Abdoulaye Harissou, ancien notaire de Marafa Hamidou Yaya, était auparavant accusé « d’hostilité contre la patrie, d’assassinat et de détention et port illégal d’armes et de munitions de guerre ». Mais les faits avaient été requalifiés lundi 9 octobre en « non dénonciation » et ses avocats espèraient dès lors sa libération.
Finalement condamné lundi 30 octobre à trois ans de prison ferme par le tribunal militaire de Yaoundé, il devrait retrouver la liberté. Abdoulaye Harissou, arrêté le 27 août 2014, à Maroua, puis transféré à Yaoundé, a en effet déjà passé plus de trois ans en détention. « C’est plus que satisfaisant puisque Me Harissou risquait à l’origine la peine de mort », réagit Me Saskia Ditisheim, avocate suisse de l’accusé.
Dossier « monté de toutes pièces »
L’accusation aura donc échoué à prouver que Me Harissou était le complice d’Aboubakar Sidiki, accusé d’avoir fomenté un complot visant à renverser le régime de Paul Biya depuis la Centrafrique voisine. La défense n’avait cessé de dénoncer un dossier « monté de toutes pièces par la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). « Nous allons étudier la possibilité de faire appel, mon client ayant clamé depuis le premier jour son innocence », ajoute Me Ditisheim.
Dans la même affaire, trois journalistes, Félix Cyriaque Ebolé Bola, Rodrigue Tonguè et Baba Wame, qui étaient également accusés de complicité de tentative d’outrage au président de la République, ont quant à eux été déclarés non coupable par le Tribunal militaire de Yaoundé.