Dimanche dernier, lors d’un débat télévisé diffusé sur Info TV, Abel Elimbi Lobe, promoteur de la plateforme Kawtal, a suscité une vive polémique en qualifiant le nationaliste Ernest Ouandié de « bandit ». Une déclaration choc qui a ébranlé l’opinion publique camerounaise et remis en question l’héritage historique de l'une des figures emblématiques de la lutte pour l’indépendance du pays.

« Lorsqu’on arrête Ernest Ouandié, qui était un bandit, un grand bandit, il ne faisait pas de la politique. Le Cameroun était déjà indépendant », a lancé Elimbi Lobe avec fermeté, avant d’ajouter qu’Ouandié aurait « brûlé des villages dans le Moungo pour s’approprier les terres des riverains ». Ces propos ont immédiatement provoqué l’indignation de nombreux Camerounais, qui voient en Ouandié un héros national, notamment pour son engagement contre le colonialisme français.

Malgré les vagues de critiques qui ont suivi ces déclarations, l’ancien militant du Social Democratic Front (SDF) campe sur ses positions. Interrogé ce vendredi sur l’émission "Les Zeglisiens" de Bnews 1, Abel Elimbi Lobe a réaffirmé qu’il n’avait aucune intention de s’excuser. « Il n’y a pas d’excuses à présenter sur la vérité historique », a-t-il martelé, estimant que son interprétation des faits est juste et basée sur une réalité historique qu’il juge méconnue ou mal perçue.

Au-delà de cette controverse, Elimbi Lobe a également été accusé de tenir des propos à caractère tribaliste. Face à ces accusations, il a rejeté en bloc toute interprétation tribaliste de ses paroles. « Je n’ai jamais dit que je suis tribaliste. Je dis que le Littoral doit être représenté par les enfants du Littoral, le Centre par les enfants du Centre. Je parle de la représentation communautaire », a-t-il précisé, réitérant ainsi sa vision d’une représentation équitable des différentes régions du Cameroun.

La prise de parole d'Elimbi Lobe continue de susciter de vifs débats au Cameroun, relançant les discussions sur l'interprétation de l'histoire nationale et sur la place des figures historiques dans la mémoire collective.