L'avocat Christian Ntimbane, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, a récemment adressé une lettre ouverte au directeur de cabinet civil de la présidence de la République. Cette démarche inhabituelle met en lumière les interrogations croissantes sur l'état de santé du président Paul Biya, âgé de 92 ans, et son absence prolongée de la scène publique.

La lettre de Maître Ntimbane intervient dans un contexte particulier. Le président Biya, au pouvoir depuis 1982, a brillé par son absence lors de deux événements internationaux majeurs : la dernière Assemblée générale des Nations unies à New York et le récent sommet de la Francophonie en France. Ces absences sont d'autant plus remarquées que le chef de l'État camerounais était annoncé comme participant à ces rencontres de haut niveau.

Dans sa missive, l'avocat pose une question simple mais lourde de sens : "Où est notre président de la République ?" Cette interrogation traduit l'inquiétude grandissante au sein de la population camerounaise et de la classe politique quant à la capacité du président à exercer ses fonctions.

La démarche de Christian Ntimbane va au-delà d'une simple demande d'information. Elle s'inscrit dans un appel plus large à la transparence sur l'état de santé du chef de l'État. Dans un pays où le débat sur la succession de Paul Biya reste un sujet sensible, l'absence d'informations officielles alimente les rumeurs et les spéculations.

Cette situation n'est pas sans rappeler des précédents en Afrique, où l'opacité autour de la santé des dirigeants a parfois conduit à des crises politiques. La demande de Ntimbane soulève donc des questions cruciales sur la gouvernance et la continuité de l'État au Cameroun.

L'initiative de Maître Ntimbane intervient dans un climat politique déjà chargé. Le Cameroun fait face à de nombreux défis, notamment la crise dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les tensions économiques, et les débats sur l'avenir politique du pays après plus de quatre décennies de règne de Paul Biya.