Actualités of Monday, 21 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Accident ferroviaire d'Eseka : 8 ans après, des zones d'ombre persistent

Accident ferroviaire d'Eseka : 8 ans après, des zones d'ombre persistent Accident ferroviaire d'Eseka : 8 ans après, des zones d'ombre persistent

Ce 21 octobre 2024 marque le huitième anniversaire de la tragédie ferroviaire d'Eseka, considérée comme l'accident de train le plus meurtrier de l'histoire du Cameroun. Huit ans après ce drame qui a profondément marqué le pays, de nombreuses questions restent sans réponse, laissant planer un voile de mystère sur les circonstances exactes et l'ampleur réelle de la catastrophe.


Officiellement, le bilan communiqué par le bureau du Premier ministre fait état de 82 morts, près de 600 blessés et 7 personnes toujours portées disparues. Cependant, ce décompte est vivement contesté par de nombreux témoins, rescapés et membres de la société civile, qui estiment que le nombre de victimes serait bien plus élevé.

Paul Eric Nanga, président d'une association humanitaire présent sur les lieux le jour du drame, affirme catégoriquement : "Il y a eu au moins 100 morts". Cette estimation est corroborée par plusieurs autres témoignages recueillis, dont celui de Clovis, un jeune conducteur de moto-taxi qui a participé aux premiers secours et qui parle également de "plus de 100 personnes" décédées sous ses yeux.
Les zones d'ombre persistantes concernent notamment le nombre réel de passagers à bord, avec de nombreux témoignages évoquant une "marée humaine" et des passagers non enregistrés, remettant en question les chiffres officiels. Le bilan exact des victimes reste également incertain, l'écart entre le bilan officiel et les estimations des témoins soulevant des interrogations sur la transparence des autorités. Huit ans après, le sort de plusieurs passagers reste inconnu, laissant leurs familles dans l'incertitude et le chagrin. Des questions subsistent également sur la responsabilité de Camrail, notamment sur l'état du train avant le départ et les décisions prises malgré les avertissements du conducteur. Enfin, la gestion des corps, marquée par l'absence de tests ADN pour identifier certains corps et le manque de clarté sur le nombre exact de victimes, alimente la frustration des familles.

Ces zones d'ombre alimentent la méfiance envers les autorités et empêchent de nombreuses familles de faire leur deuil. Huit ans après la tragédie, l'appel à la transparence et à une enquête approfondie reste d'actualité, témoignant de la profondeur des cicatrices laissées par cet accident dans la société camerounaise.