• Cette tragédie a officiellement fait 82 morts
• Les doutes subsistent toujours sur ces chiffres
• Le chantier de la stèle toujours abandonné
21 octobre 2016- 21 octobre 2021 : 5 ans déjà que les Camerounais ont été frappés par un tragique accident. Il s’agit bien évidemment de l’accident ferroviaire d’Eseka. Mais 5 ans après, des zones d’ombre subsistent encore, des questions restent sans réponse, la douleur toujours vive dans les esprits.
L’accident ferroviaire d’Éséka est un déraillement survenu le 21 octobre 2016 à 13 h 30, près de la gare d'Éséka sur la ligne de Douala à Yaoundé à Éséka au Cameroun. Le train avait été doublé (seize voitures au lieu de neuf habituellement). L'accident a fait officiellement une quatre vingtaine de morts des centaines de blessés.
Que s’est-il réellement passé ? En ce jour, le trafic routier entre Yaoundé et Douala était coupé dans la matinée au niveau de Manyaï dans la commune de Matomb sur la route nationale 3 en raison de la rupture d'un aqueduc. Cette route étant très fréquentée, de nombreuses personnes étaient à la recherche d'une alternative. C'est ainsi que la Camrail et que la Camair-Co ont été mobilisées. La Camrail — société de Bolloré Transport & Logistics et concessionnaire de l'État du Cameroun pour le transport ferroviaire devant faire face au fort afflux de voyageurs, avait décidé d'ajouter huit voitures au train 152 reliant Yaoundé à Douala qui en comptait habituellement neuf, augmentant la capacité du train à entre 1 200 et 1 300 passagers. Parti de Yaoundé à 11 h 15, le train 152 de la Camrail composé d'une locomotive tractant seize voitures et un fourgon à bagages, à destination de Douala (une partie du Transcamerounais) a déraillé à proximité de la gare d'Éséka : une quinzaine de voitures se sont renversées dont quatre ont basculé dans un ravin
Cinq ans après, le nombre des victimes ne fait toujours pas l’unanimité. Selon des témoins et des rescapés, c’est beaucoup plus que ce que les autorités avancent.
Un an après cette tragédie, Paul Biya a publié le rapport d'enquête de l'accident ferroviaire d'Eseka en octobre 2016. La société Camrail est déclarée principale coupable du déraillement.
Le rapport met en cause la vitesse excessive de 96km/h au lieu de 40km/h. En cause aussi, la défaillance du système de freinage, la surcharge des voyageurs dans le train du 21 octobre 2016 et la rallonge des rames.
Aujourd’hui, le chantier de la construction de la stèle «de commémoration de l’accident ferroviaire d’Eséka » est à l’abandon. Un affront de plus à la mémoire de ses nombreuses victimes.