Actualités of Thursday, 6 February 2025

Source: www.camerounweb.com

Accordé avec fraude! Jean-Bruno Tagne offre un Baroud d'honneur à Paul Biya, humiliation totale

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Dans une tribune percutante, Jean-Bruno Tagne pose une question brûlante : comment être un opposant dans un Cameroun où le pouvoir en place multiplie les obstacles pour étouffer toute voix dissidente ? Entre brimades, manipulations et abus de la fortune publique, le régime de Yaoundé semble déterminé à verrouiller toute alternative politique. Comparant les méthodes de Paul Biya à celles d’Ahmadou Ahidjo, Tagne souligne une différence majeure : si Ahidjo assumait sa dictature, Biya, lui, se cache derrière une démocratie de façade. Un constat sans appel : « Ahidjo était mieux. » Une réflexion qui interpelle et invite à questionner l’état réel de la démocratie camerounaise.


Ahidjo était mieux !

Ceux qui se plaisent souvent à donner des leçons de stratégie, de tactique et de démarche à "l'opposition camerounaise" sont étrangement silencieux face aux brimades et aux chausse-trappes qu'érige le pouvoir corrompu et dictatorial de Yaoundé sur le chemin de ceux qui essaient de proposer une alternative au peuple.

Comment être un opposant dans un pays où on ne peut pas faire de meeting ou de manifestation publique, où on peut vous évincer du jour au lendemain de la tête de votre parti politique, où on vous empêche de collecter des fonds pour financer votre campagne là où votre adversaire use et abuse de la fortune publique, où votre sort dépend des humeurs d'un individu déterminé à poser les actes les plus loufoques pour mériter son strapontin?
Comment peut-on décréter le multipartisme dans un pays et ne pas à ce point supporter les partis d'opposition, la moindre contradiction ou les contrepouvoirs?

Le président Biya c'est une pâle copie d'Ahidjo. L'hypocrisie et le courage en moins. Quand le premier président du Cameroun n'en pouvait plus de l'opposition, il a mis fin au multipartisme en 1966. Ça c'était la dictature. Mais au moins il avait eu le triste mérite de l'assumer. Chacun savait donc à quoi s'en tenir. C’était clair.

À quoi ça sert de prétendre qu'on est en démocratie et ne pas être capable d'en respecter les exigences? Osons le dire : Ahidjo était mieux. Il assumait sa dictature.

Jean-Bruno Tagne