La situation très tendue dans les deux régions anglophones du Cameroun peut faire l’objet d’une carte postale. Une crise qui dure au moins 5 mois, une insécurité grandissante dans ces régions ; une connexion internet coupée depuis deux mois déjà et qui pénalise l’économie des deux régions ; des leaders du mouvement incarcérés qui encourent des peines d’emprisonnement voire des peines de mort en cas de condamnation ; une marginalisation dont dénoncent les jeunes de Bamenda et de Buea ; des arrestations massives…
Le tout couronné par la nonchalance du pouvoir de Yaoundé que dénoncent bon nombre d’observateurs nationaux et des diplomates occidentaux qui multiplient leur doléances au président Paul Biya.
Tous ces faits précités interpellent le « digne fils de Bamenda », Ni John Fru Ndi, favorable au fédéralisme contrairement aux jeunes leaders anglophones qui prônent l’indépendance de cette partie du Cameroun.
La solution à cette crise s’impose par un dialogue franc entre le gouvernement et les leaders anglophones, le SDF l’a fait savoir maintes fois. Le comité exécutif national du parti, présidé par Ni John FRu Ndi, en réunion ce samedi 25 mars à Yaoundé a réexaminé la crise actuelle dans cette partie du Cameroun.
Après des heures de discussions, le comité a émis treize résolutions. Parmi lesquelles, le comité « rend Paul Biya comptable de la situation qui prévaut dans les régions du Nord-ouest et du sud-Ouest et la radicalisation graduelle de certains anglophones qui sont favorables au système fédéral du gouvernement dans notre pays mais qui sont frustrés et ont commencé à penser à la séparation comme solution à l’intransigeance de Biya et son sensibilité à leur problèmes ».
Durant ces temps de crise, les rapts demeurent courants dans les quartiers de Bamenda… Au moins 60 jeunes selon le bilan officiel, ont été arrêtés suite à des violences ayant causé deux morts, une dizaine de blessés et d'importants dégâts matériels.
Le SDF au pas de charge « appelle le chef de l’Etat à procéder à la relaxe de tous les détenus de la crise anglophone et de créer les conditions favorables pour ceux qui sont en fuite et en cavale ».
Le comité national du parti le SDF qui demande une révision du système éducatif, une démilitarisation du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, « appelle les camerounais à condamner avec la dernière énergie toutes les formes de haines, tout en contribuant à la quête des solutions substantielles et durables qui garantissent la coexistence paisible et la paix durable dans le pays ».