Selon les informations rapportées par le journal « La Météo » dans son édition du jeudi 13 août 2015, Edgard Alain Mebe Ngo’o aurait, avec l’aide d’un Corse du nom de Robert Franketti, fait ouvrir une ligne de crédit dans laquelle le Cameroun opère des achats d’armes chinoises (blindés, hélicoptères, etc.) dont la fiabilité est fortement remise en cause.
A en croire le journal, la question de l’achat des armes chinoise pour faire face à la menace Boko Haram a été fortement évoquée lors de la récente audience accordée le 7 août par le président Paul Biya à Wang Lin, vice-président de Poly Group Corporation et Président de Poly Technologies, deux consortiums spécialisés dans le commerce international, l’immobilier et l’armement. Paul Biya et son hôte se serraient en effet entretenus sur une affaire grave, qui concerne au premier chef le ministre délégué en charge de la Défense (Mindef).
Les indiscrétions du journal « La Météo » font état de ce que Edgard Alain Mebe Ngo’o aurait ouvert une ligne budgétaire pour l’acquisition d’armes peu fiables en Chine. Ces révélations seraient contenues dans des correspondances attribuées au contre-amiral Jean Pierre Nsola, révoqué des forces de défense en fin décembre 2013 « pour faute majeure » et dont les relais au Cameroun restent actifs.
Le journal rappelle que le 16 septembre 2011, l'ex-attaché de Défense du Cameroun en Chine était auditionné en conseil de discipline pour répondre des accusations d'insubordination, de refus de rejoindre son poste, d'outrage à la hiérarchie et de diffusion de documents administratifs. Le cas du contre-amiral Jean Pierre Nsola avait en effet, pendant des mois, animé la chronique au sein de l’armée nationale depuis que, encore en poste à l’étranger, il s’était fendu d’une lettre de dénonciation contre son ministre, Edgard Alain Mebe Ngo’o, l’accusant d’avoir engagé un dossier d’achat de matériels militaires à la Chine sans avoir requis son expertise. Plus tard, il eut des démêlés avec l’ambassadeur du Cameroun qu’il accusait de « zèle et rancœur », affirmant avoir été séquestré le 16 novembre 2011 en Chine par des subordonnés sur ordre du diplomate.
Malgré sa révocation de l’armée camerounaise, le contre-amiral Jean Pierre Nsola continuerait « d’inonder le chef de l’État de lettres de dénonciation sur l’enrichissement généralisé des hommes impliqués dans l’achat des armes en Chine, grâce à des commissions hors normes », indique le journal. Lesquelles dénonciations pourraient faire perdre la côte à l’actuel Mindef.