Actualités of Wednesday, 28 September 2022

Source: Le Messager du 29-9-2022

Adamaoua : Paul Biya mis sous pression par un puissant allié

L’UNDP demande à Biya de relever le préfet de ses fonctions L’UNDP demande à Biya de relever le préfet de ses fonctions

Le préfet de Mayo dans la région de l’Adamaoua, en affichant sans nuance sa proximité avec le RDPC le 24 septembre dernier, défraie la chronique.

L’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), dans ce sillage, est vent debout contre les déclarations de Charles Gall, le préfet de Mayo Banyo. Lui qui en s’adressant aux militants du RDPC de Mayo Banyo nord, s’est débarrassé de sa tunique de neutralité pour se vêtir de celle du parti au pouvoir, a poussé la famille politique de Bello Bouba dans les cordes. « Je suis très content parce que la nouvelle équipe de la section RDPC est en train d’abattre un travail de fourmis, un travail formidable.

Vous savez, à l’UNDP, c’est comme des pactes de sang. Là-bas on ne trahit pas. C’est comme la Franc-Maçonnerie ! Si tu trahis, on finit avec toi. Mais, vous avez réussi l’exploit de faire démissionner les gens pour rejoindre le parti au pouvoir. Je vous félicite pour cela, je vous demande de continuer », lançait-il comme le ferait un responsable politique pour encourager ses militants. La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre.

« Ce fonctionnaire n'est pas à sa place dans la préfectorale et devrait être relevé de ses fonctions », assène Saïdou Maïdadi, le secrétaire national à la Communication de l’UNDP. Il avoue par ailleurs ne pas être surpris par cette posture car ses camarades et lui sont coutumiers du fait. « La plupart des autorités administratives se croient être obligés d'être favorables au parti au pouvoir. Celui du Mayo Banyo est allé au-delà de l'imaginable. L'UNDP n'est pas surprise de cette façon de faire parce que le parti endure cela depuis sa création et ce n'est pas ce qui va empêcher son ascension vers des sommets qui lui sont destinés. Nous lui laissons l'entière responsabilité de ce qu'il pense de notre parti », enfonce-t-il. Pour vider son sac sur l’affaire, il s’invite dans un commentaire du discours du préfet et frappe les derniers coups :

« Nous voudrons nous attarder sur certains points qu'il a avancés. Il a fait une insulte au chef de l'État en disant que le conseil régional n'est rien et qu'il a trompé les Camerounais. Ça ne concerne pas notre parti mais c'est un problème entre lui et celui qui l'a nommé à ce poste. Il prétend également défendre le parti au pouvoir mais il estime que les militants de ce parti sont des traitres ». Ceci pour dire à Paul Biya que son représentant à Banyo ne joue pas du tout franc-jeu.

Un préfet militant ?

Parlant des démissions annoncées dernièrement des rangs de l’UNDP pour grossir ceux du RDPC , Charles Gall n’a-t-il pas ostensiblement affiché son appartenance politique ? « Ces démissions auront un impact lorsque nous verrons les résultats aux échéances futures. Ces démissions auront un impact lorsque les conflits de leadership auront cessé au sein des sections, des trois sections du Mayo Banyo, parce que le problème qui tue le RDPC , ou qui a tué le RDPC ou qui a failli tuer le RDPC , ce sont les guerres de leadership ! Il faut que cela s’arrête », met-il en garde les responsables du parti au pouvoir. Il poursuit en indiquant qu’il est certes confiant mais reste méfiant !

« Méfiant parce qu’il y a dans le RDPC des traîtres ! Il y a dans le RDPC des gens qui rament à contre-courant ! Pendant que vous êtes en train de faire ce travail titanesque ici dans le Mayo Banyo nord, sachez que dans le Mayo Banyo sud ce n’est pas la même chose », condamne-t-il comme on le ferait en pleine campagne politique. Il critique ainsi sévèrement ce qui se passe dans la section RDPC de Mayo Banyo sud où selon lui, les gens ont décidé de placer l’élite au sein de l’UNDP.

« Vous l’avez vécu avec le conseil régional où le RDPC était parti favori, mais à cause de la mentalité des conseillers municipaux de Bankim, vous avez vu que cela a donné ce que ça devait donner parce qu’il fallait placer un certain Wahoum Bruno dans le Conseil régional pour qu’il devienne seulement le deuxième vice-président. La question que je leur pose souvent est de savoir ce qu’il a déjà apporté depuis qu’il est deuxième vice-président. Moi, je n’ai rien vu, donc ce sont des erreurs politiques. Ce sont des erreurs. Vous êtes deuxième vice-président, donc vous n’êtes rien ! Ce que vous avez fait, j’espère qu’ils vont copier pour revenir à de meilleurs sentiments », déclare-t-il pour réveiller le RDPC de ses erreurs dans le Mayo Banyo et d’être d’attaque pour détrôner, espère-il, l’UNDP de son leadership dans la circonscription.

Pour terminer, il précise et rappelle qu’il y aura les élections sénatoriales en 2023. C’est alors, prévient-il, qu’on va tester la puissance, le feu du RDPC qui a déjà fait démissionner les conseillers municipaux de l’UNDP. « Là d’office, le RDPC doit gagner les sénatoriales de 2023, et le RDPC va gagner, je suis sûr dans tous les cas », conclue-t-il optimiste. Le préfet Charles Gall, militant du RDPC ?