Actualités Criminelles of Tuesday, 4 September 2018

Source: chateaunews.com

Adamaoua: encore un éleveur froidement assassiné

Moussa Biri Guimbel, puissant éleveur a été froidement assassiné dans son domicile Moussa Biri Guimbel, puissant éleveur a été froidement assassiné dans son domicile

La vague d’enlèvements suivie de demandes de rançons et d’assassinats des éleveurs continue de prendre de l’ampleur dans la région château d’eau.

Moussa Biri Guimbel, puissant éleveur a été froidement assassiné la nuit dernière dans son domicile.

L’assassinat de Moussa Biri Guimbel, un des plus grands éleveurs de la localité de Wassande dans l’arrondissement de Nyambaka, Région d l’Adamaoua vient allonger la longue liste des attaques perpétrées ces derniers mois par les coupeurs de route. En quelques 8 mois, des centaines de personnes ont été enlevés, des dizaines des millions de FCFA versés en rançon et des dizaines de personnes assassinées. Prises d’otages, interpellations nocturnes, mis à sac des domiciles, pillages des maisons, sont devenues les lots quotidiens des habitants de la région.

La tragédie est survenue dans la nuit du 2 au 3 septembre 2018 à Wassandé. Le nommé Moussa, âgé de 57 ans, père de 19 enfants et marié à 3 femmes a été retrouvé baignant dans une marre de sang par les membres de sa famille.

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« 7 hommes lourdement armés ont débarqué et encerclé la maison autour de 20 heures. 2 hommes font irruption dans la maison, ils bâillonnent et ligotent les femmes et les enfants dans une pièce, les menaçant de les tuer au moindre geste. Après quelques échanges verbaux avec le maître des lieux, ils abattent le père de famille avant de prendre la clé des champs », raconte un témoin oculaire.

En dépit de la présence des unités du redoutable Bataillon d’Intervention Rapide et des éléments du Bataillon d’Infanterie Motorisé, rien ni même les hommes en tenue ne semblent enrayer la violence dans cette région. La mort de Moussa Biri fait figure d’anecdote comparé aux atrocités et à la psychose dans laquelle vivent les éleveurs. Et comme toujours ce sont les civils qui payent la lourde tribu

Culture de violence

La Région de l’Adamaoua détient le triste record national du nombre des personnes enlevées. Cette shikungunya des temps modernes a fait disparaître l’image de la savane paisible et paradisiaque qui attirait les populations venues de loin.

« Aujourd’hui, elle s’est mue en labyrinthe de sang et de larmes dont personne n’a trouvé pour l’heure l’issue », décrypte un fin connaisseur de la région. Cette culture de la violence est encouragée par le sentiment d’impunité qui anime leurs auteurs.

« Il n’est pas rare de voir les complices de ses bandits, qui, arrêtés, jugés et condamnés, ressortent après quelques mois et narguent leurs victimes d’hier », ajoute-il.

Lors d’une tourné de service à N’Gaoundéré, le Ministre de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji s’est amusé à jeter des fleurs sur les bons rapports du Gouverneur de la région sur la question.

« Le Gouverneur a fait des bons rapports sur le sujet, les forces de maintient de l’ordre ont neutralisé les gangs criminels et dangereux qui procédaient au kidnapping et demandait de rançon. L’armé a réglé le problème de manière chirurgical », a-t-il plaisanté.

L’indifférence des élites

Le défaut d’une stratégie d’action opérationnelle, claire et cohérente est une nécessité pour venir à bout de ce cancer. Malheureusement, le gouvernement n’apporte pas une solution appropriée, alors que les élites font semblant de regarder ailleurs n’hésitant à mettre la main dans la poche pour sortir 50 millions pour envoyer aux régions anglophones.

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« Le Lamido quant à lui, continu de lancer l’appel à la prière sans résultats ! », analyse un activiste de la ville.

« Nous sommes affilés au Syndicat des Eleveurs de la Vina (SEBVINA) à qui nous versons 500 FCFA par tête de bœuf vendue mais en retour ils ne font rien pour nous », se chagrine un éleveur.

Le calvaire des habitants

D’après une source bien renseignée, depuis qu’une unité du Bataillon d’Intervention Rapide a tué 3 bandits armés qui avait froidement assassiné un père de famille, une riposte sanglante est orchestrée contre les populations.

« Ils ont débarqué et ont demandé si j’avais quelques choses pour eux, et quand ils ont vu que je n’avais rien, ils sont reparti avec ma fille. Je n’ai pas pu empêcher ça. Elle est revenu après quelques semaine enceintes », raconte une mère de famille à Tello. Dans cette région aussi vaste, les forces de sécurité traquent sans relâche les coupeurs. Ils sont régulièrement à l’assaut de leur sanctuaire, à la recherche de leurs membres et de leurs arsenaux. Mais pendant ce temps les éleveurs vivent dans le calvaire.