L’élection présidentielle dans le département de la Vina région de l’Adamaoua s’est déroulée de manière timide. Les électeurs ne se sont pas massivement déplacés comme lors des précédentes consultations électorales.
Un arrêté du préfet de la Vina serait à l’origine. «Je suis au centre urbain de Ngaoundéré, mais comme je m’étais inscrit à Dang, il fallait que je parte voter à Dang. J’étais obligé de parcourir 12 km à pied soit 24 km en aller et retour. Je n’avais pas le choix.
Le préfet a signé un arrêté interdisant toutes circulations jusqu’à 18 h 30. J’ai parcouru cette distance parce que j’avais un devoir citoyen à accomplir», relate Abdoulaye. Si ce dernier a eu ce courage, combien de femmes pouvaient avoir cette capacité et ce courage ? «Je n’ai pas eu la force d’aller voter, car, je ne pouvais pas marcher à pied sous ce soleil ardant pour aller voter.
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Il n’y a aucune moto qui circule. Si tu as ta voiture on dit qu’il faut avoir un laissez passez pour circuler. J’ai préféré rester chez moi avec mes enfants devant la télé», fait savoir Adja Samira.
En effet, c’est depuis le 02 octobre 2018, que Luc Ndongo, préfet du département de la Vina a signé un arrêté interdisant toutes circulations le jour des élections. «La circulation des motocyclettes, véhicules, car de transport ou tout engin roulant, est interdite sur l’étendue du département de la Vina le 07 octobre 2018 à 18 h 30 », peut-on lire dans cet arrêté N° 409/AP/H.52/Saajp, signé le 02 octobre 2018 par Luc Ndongo.
Et à l’autorité administrative de préciser «En outre, l’ouverture des marchés, bars et commerces autres que les pharmacies, boulangeries, est suspendue pendant la période considérée ». Un arrêté qui a été lu sur les ondes de la Crtv Adamaoua jusqu’au jour du scrutin pourtant, le 05 octobre 2018, Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale a également signé un arrêté déterminant les zones de circulation.
Dans son article 1, l’arrêté d’Atanga Nji dit, « les frontières nationales sont fermées quarante-huit (48) heures avant le jour du scrutin », peut-on lire.
Dans l’alinéa 1 de l’article 3 du même arrêté, le ministre de l’Administration territoriale précise que, « la circulation des personnes et des biens par voie routière, ferroviaire ou aérienne est interdite du 06 octobre 2018 à partir de dix-huit (18) heures, au 07 octobre 2018 à dix-huit (18) heures ».
Et l’alinéa 2 de l’article 3 stipule que, « les dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus ne sont pas applicables aux personnes et biens circulant dans un périmètre urbain ou dans une même localité située en zone rurale », écrit Paul Atanga Nji.
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Malgré la signature de cet arrêté du ministre de l’Administration territoriale trois jours après celui du préfet, le N° 1 de la Vina n’a daigné retirer son arrêté sur les ondes. Ce n’est que le 07 octobre 2018 à 15 h que le préfet de la Vina a refait un communiqué demandant aux motos taximen et autres de circuler.
Une situation qui a certainement augmenté le taux d’abstention dans la Vina.