Actualités of Monday, 5 September 2016

Source: cameroon-info.net

Adamaoua: un ex-otage raconte le drame qu’il a vécu

Un détachement du BIR au Nord Un détachement du BIR au Nord

Henri Fouamouwé déclare avoir parcouru 11 campements en 24 jours de détention.

À l’heure actuelle, les forces de défense et de sécurité sont en quête de voies et moyens pour lutter efficacement contre le phénomène de Kidnapping qui bat son plein dans la localité de Martap, dans le Département de la Vina, Région de l’Adamaoua. La récurrence de ces enlèvements a conduit au départ estimé de 39 familles entre juillet et août 2016. Un nombre indiqué par le Délégué départemental de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales. Henri Fouamouwé, un ex-otage, a relaté les circonstances de son enlèvement à nos confrères de L’œil du Sahel (numéro 837).

Répondant à la question de savoir comment c’est passé son kidnapping, cet élève raconte: «il était plus de minuit. Car, j’avais fermé le bar ce soir-là à 22h30. Je suis rentré et je me suis couché sans toutefois trouver le sommeil. Peu de temps après, j’ai entendu les chiens des voisins aboyer, pendant une vingtaine de minutes. Les aboiements de ces chiens m’ont laissé croire que mon oncle Nono Marcel Flaubert et le frère de Brice qui avaient effectué le voyage de Ngaoundéré étaient de retour. Ils étaient partis la veille, c’est-à-dire le 3 août 2016. Je suis sorti de la chambre pour les accueillir. Je savais que ma mère leur a ouvert le portail. Quand j’ai mis mon nez dehors, c’est un homme en tenue militaire qui m’a accueilli en pointant le bout de son arme sur moi. Deux d’entre eux se sont rués sur la porte centrale de la grande maison».

Kinadppé avec d’autres membres de sa famille, Henri Fouamouwé déclare qu’ils ont été conduits dans une brousse. «Nous avons marché toute la nuit et toute la matinée puisque nous avons atteint leur campement vers 13h le lendemain. Ils étaient tous armés. Deux portaient la tenue de nos forces armées. Ils nous forçaient à marcher à leur rythme. Il suffisait de ralentir le pas pour se voir administrer des coups de fouet. Nous avons parcouru 11 campements en 24 jours de détention. On changeait régulièrement de camp. On parcourait 20 à 25 kilomètres par jour».

Cet ex-otage indique par ailleurs qu’ils n’étaient pas les seules personnes enlevées. Il dit avoir trouvé sept autres gardés par quatre geôliers. «Les otages que nous avons retrouvés au campement ont été libérés le 23 août 2016 et six de nos gardiens sont partis après cette libération. Le 29 août 2016, les quatre qui veillaient nous ont fait marcher près de cinq heures, de 5h du matin à 10h avant de nous libérer non sans nous montrer le chemin qui devrait nous mener à Touboro», relate-t-il.

La semaine dernière, le Gouverneur de la Région de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar, déconseillait le paiement des rançons par les familles: «Nous déconseillons aux populations de garder de fortes sommes d’argent dans leurs maisons. De même nous déconseillons aux victimes de ne plus payer les rançons. Car, le faire, c’est encourager cette insécurité». Il indiquait également que, pour juguler le phénomène d’insécurité, «il faudrait intensifier le renseignement prévisionnel en donnant l’information en temps utile aux forces de maintien de l’ordre et à l’administration».