La commémoration de son départ tiendra un beau monde en haleine ce 7 mars 2023 à Foumban dans les recueillements et la prière fervente.
Adamou Ndam Njoya, quatre ans jour pour jour après son départ de ce monde, fascine encore et toujours les siens et les sympathisants en commençant par son Noun natal, ailleurs dans le pays ou au sein de la diaspora et à l’international. De mémoire fraîche, la Maison de la Culture de Foumban, est en train de mettre en place une des importantes bibliothèques du pays, baptisée Dr Adamou Ndam Njoya. Il y a aussi depuis deux ans, le prix d’Excellence Dr Adamou Ndam Njoya, dont la dernière édition s’est tenue l’année dernière à Bafoussam, en marge du Rodeo du Conseil régional de l’Ouest, en novembre 2023. Un moment couru où tous les meilleurs élèves, étudiants et enseignants ont été primés. En de tels instants, le Dr Adamou Ndam Njoya vit ! Il vit d’autant qu’au moment où notre système scolaire est au plus mal, c’est avec un fort ressentiment que les plus âgés se remémorent son magistère, son leadership inspirant à la tête du grand ministère de l’Education nationale dans les années 1970. Ce n’est pas seulement la dimension intellectuelle de l’homme qui subjugue les consciences et les cœurs aujourd’hui. Il vit aussi en nous par sa quête inlassable de la paix. Un homme de paix avéré, un diplomate hors pair, un homme de réconciliation et d’entente qui construisait si bien les ponts sur les failles béantes des différences les plus profondes ! Homme politique, démocrate, républicain, humaniste dans toute la sémantique du terme, l’esprit Ndam Njoya vit et unit par l’altruisme, le bienêtre collectif, le partage de sa gloire d’aristocrate de naissance à tous ceux qui étaient rejetés dans l’obscurité du dehors, sans nom, sans lignée, sans considération ! Par son auto dépouillement, par sa détermination de ramer à contre-courant de son monde, il a ouvert royalement les grandes portes des interdictions et des limitations à ceux qui se tenaient loin de la citadelle, de l’humanité totale ! Il a permis aux oubliés d’hier et d’aujourd’hui, d’entrer en chantant dans l’antre de la République où flambent à l’autel les droits et les devoirs nouveaux, pour tous, pour les citoyens.
Tolérance des religions
Ce Ndam Njoya-là n’est pas mort, car celles et ceux qui chantent et dansent aujourd’hui, mordent le sol de leurs pas, et la poussière rouge sang montent vers le ciel avec le parfum de nos sueurs, de reconnaissance qu’il est et a été un don pour nous ! Lui seul sait comment il distingue les siens, quand ils dorment dans leur limites et frayeurs, en les coiffant de chéchia et de sceptre invisibles. Homme religieux, œcuméniste dans sa variété, il a enseigné la tolérance des religions. Le musulman et le chrétien prient, l’un après l’autre, et le Ciel n’est pas courroucé. Assurément, par ces actes, par ces faits, par ces pénibilités rendues possibles, le Dr Adamou Ndam Noya est un homme vivant, un homme d’amour, cet amour qui ne meurt jamais !