Des plaintes de populations pullulent dans l’Adamaoua. Des agriculteurs en particulier, ont vu leurs plantations totalement pillées par des bœufs. « J’ai une exploitation à la périphérie de Ngaoundéré. J’ai pris le soin d’ériger des barricades tout autour. Mais plus d’une fois, je suis arrivé le lendemain, après avoir tout laissé intact la veille, et trouvé mon champ détruit par des bœufs. Donc, le mode opératoire de ces bœufs, sous la conduite de leurs bergers, c’est la nuit. Malheureusement, ce sont nos efforts qui sont réduits à néant, par pure méchanceté», témoigne un fonctionnaire en service à Ngaoundéré, qui s’investit dans l’agriculture.
Cette plainte est la même dans un nouveau quartier comme Selbe-Darang, qui abrite un marché hebdomadaire à bétail. Ici, les bœufs sont parqués, mais sont auteurs de nombreuses destructions surtout dans la nuit. Des bergers, manifestement de manière intentionnelle, confondent les champs de nobles citoyens aux pâturages de leurs bêtes. C’est tout comme, sans le moindre respect des usagers normaux de la route que sont les piétons, les véhicules et motocyclettes, des troupeaux de bœufs divaguent sur les voies publiques. Et parfois, des scènes malheureuses et violentes d’accident se produisent.
C’est au fait de toutes ces actions, ayant le souci des nécessités d’ordre public, que le gouverneur de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar, a sans doute jugé utile d’interdire, de «19 heures à 06 heures du matin, le convoi sur pieds des bovins, ainsi que le transport des carcasses de viande de bœufs sur motocyclette, tricycle ou véhicules improvisés sur l’étendue du territoire de la région de l’Adamaoua. Tout déploiement de bovins ou de carcasses dans les conditions visées à l’article premier sera considéré comme suspect et fera purement et simplement l’objet de saisie par les services compétents. Cette mesure qui vise à lutter contre les vols récurrents de bovins et les criminalités connexes dans la région de l’Adamaoua, ne s’applique pas aux importantes cargaisons de bétails des camionneurs en transit dans ladite unité administrative vers d’autres régions ou en exportation vers les pays voisins», précise la décision signée le 02 septembre
dernier par le gouverneur.
Tous les transgresseurs des mesures édictées dans la correspondance ci-haut, s’exposent aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur, prévient-on. Cependant, de l’avis de certains habitants de Ngaoundéré, une mesure interdisant la divagation diurne de bœufs en plein centre-ville serait aussi salutaire. Mais une question reste pendante sur l’application de quelques mesures antérieures prises toujours pour préserver l’ordre public : l’interdiction de circulation des voitures à vitres fumées, la très fâcheuse mesure d’interdiction de circulation des mototaxis entre 22 h et 6 h, l’interdiction de circulation des camions gros porteurs en ville de 6h à 18 h, entre autres. Ces mesures sont tacitement entrées en désuétude, donnant du grade au désordre urbain antérieurement objet de plusieurs luttes engagées par des autorités de Ngaoundéré