Actuellement à la Fédération camerounaise de Football, la crise est à son paroxysme et la polémique s'enfle, resserrant ainsi l'étau autour du Président Samuel Eto'o.
En effet, le contrat de partenariat de Samuel Eto'o avec 1XBet signé le 26 mai dernier pose problème, un problème d'éthique et de respect des normes, statuts et règlements et de la Fécafoot et de la FIFA.
Avec ce contrat, Samuel Eto'o devenait ainsi le nouvel ambassadeur de la célèbre multinationale de paris sportifs en ligne. Il a d'ailleurs remplacé au passage son ami et collègue Rigobert Song Bahanag, actuel sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun.
Avec la plainte déposée il y a quelques jours par l'USM de Loum dans le cadre de ce contrat de Samuel Eto'o, Jeune Afrique met en exergue un possible conflit d'intérêts.
« La requête de l’UMS de Loum [laquelle a été transmise au ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, ainsi qu’à la Confédération africaine de football et à la Fédération internationale de football association – Fifa] s’appuie sur l’article 25 dudit code : « Il est interdit aux personnes auxquelles s’applique le présent code de participer, directement ou indirectement, ou d’être associé de quelque manière que ce soit à des paris, jeux d’argent, loteries et autres activités ou transactions analogues en relation avec des matchs de football. Le même règlement de l’instance faîtière du football « interdit également de jouer un rôle actif ou passif dans les sociétés, entreprises, organisations, etc., qui encouragent, communiquent, organisent ou gèrent de telles activités ou transactions » lit-on chez Jeune Afrique.
Jeune Afrique poursuit en écrivant que le plaignant dit notamment « craindre que son image [celle de la Fecafoot] ne soit entachée par de telles pratiques déviantes et contraires aux principes de l’éthique sportive ». Le code d’éthique de la fédération stipule que « la Fecafoot a pour responsabilité particulière de veiller l’intégrité et à l’image du football camerounais. Elle préserve son image et celle de l’ensemble des membres et dirigeants de ses structures, de toute influence négative contraire aux principes de l’éthique sportive ».
Que pensent la Fécafoot de tout ça ?
Le confrère indique avoir contacté un membre du staff de la Fécafoot pour en savoir mais a heurté un mur. En effet, Jeune Afrique indique que joint au téléphone, Ernest Obama Nana, responsable de la communication de la Fecafoot, a indiqué qu’il était un « employé de la Fecafoot et ne s’occupait pas des affaires privées de Samuel Eto’o ». Or ce dernier joue également le rôle de porte-parole de Samuel Eto'o. Interrogé cette fois au sujet de la plainte déposée par l’UMS de Loum devant la commission d’éthique de la fédération, le responsable n’a pas souhaité répondre. Bizarre quand-même.
Pour Romain Molina, journaliste d’investigation spécialisé dans les affaires liées au football, la distinction, « dans ce contexte », entre « affaires publiques et affaires privées » de Samuel Eto’o n’est pas pertinente. « La Fecafoot fait partie de la Fifa. En tant que président de la première, Samuel Eto’o doit donc se soumettre à la réglementation de la seconde, qui interdit clairement de faire ce genre de promotion. »
Qu'en est-il de la jeunesse ?
Jeune Afrique se demande si l’image de Samuel Eto’o, déjà écornée, peut-elle être entachée de nouveau ? L’ancien attaquant, qui avait promis d’attirer les sponsors pour développer le football camerounais, « s’attire plutôt des sponsors pour lui-même, au détriment de la fédération qu’il dirige », analyse le journaliste Alain Denis Ikoul, qui aurait préféré voir la Fecafoot signer ce contrat de sponsoring. « Cela aurait renfloué les caisses de l’institution », assure-t-il.