L’on n’a pas beaucoup entendu Mgr Jean Mbarga parler ouvertement d’assassinat dans l’affaire du décès de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Il était même jusque-là réputé opposé à cette thèse.

Pourtant ce matin, l’archevêque de Yaoundé y est allé à plusieurs reprises, lors de la messe pontificale de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie qu’il présidait en la Basilique Marie Reine des Apôtres de Mvolyé.

« Les évêques l’ont dit et confirmé : Mgr Jean Marie Benoît Bala a été assassiné », a-t-il clamé. Avant de marteler : « Qui l’a assassiné ? Comment et pourquoi ?»
Mgr Jean Mbarga a appelé les fidèles à continuer à prier « pour que l’Esprit de vérité, qui éclaire toute chose, fasse lui-même éclater la vérité sur cet assassinat ». Les invitant à faire usage de tous les exercices spirituels à leur disposition (Rosaire, neuvaines, messes, pénitence, etc.).

Il leur a également demandé de prier pour le repos de l’âme de l’évêque défunt.

Volte-face ?

C’est un petit revirement de la part du métropolitain qui avait, jusque-là, été très circonspect au sujet de la thèse de l’assassinat mise en avant par la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) et Mgr Samuel Kleda.

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C’est ainsi qu’il a été pris à parti par l’opinion pour son attitude jugée trop réservée, voir complice et opposée à la révolte contre le système gouvernant. Celui-ci étant accusé d’être le commanditaire de ce meurtre. Certains l’ont même accusé de valider tacitement l’idée de la noyade l’évêque.

Accusé, il l’était également d’être personnellement impliqué pour avoir reçu, aux premières heures du 30 mai 2017, un coup de fil d’un parent de Mgr Jean Marie Benoît Bala, lui indiquant que ce dernier était injoignable depuis la veille, dans la nuit, sans prendre de disposition aucune.

Toutes ces allégations sans preuves matérielles, étaient pourtant accréditées par une attitude plus qu’ambiguëe. À laquelle il faut ajouter cet épisode polémique à la morgue de l’Hôpital Général de Yaoundé, le jour de l’identification de la dépouille. Mais également cette homélie « fade et aérienne » lors de la messe d’inhumation à Bafia.

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Les tensions seraient d’ailleurs très vives au sein même de son presbyterium. En cause, le maintien de l’abbé François Xavier Olomo aux postes prestigieux de chancelier et Recteur de la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé.
Ce dernier est accusé par la presse, relayant des sources internes à la Curie comme un secret de polichinelle, d’avoir pris une part active dans l’assassinat de l’évêque de Bafia. Il serait un de ces « faux membres » dont parlait Mgr Joseph Akonga Essomba et qui livrent l’Église aux forces du mal.

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