A la veille du terme de la 11e Assemblée Plénière de l’Association des Conférences Épiscopales de la Région Afrique Centrale (ACERAC), tous les yeux sont tournés vers le Palais des Congrès de Yaoundé. En effet, la publication du Communiqué final de ces assises est très attendue. Ce dernier ne devrait pas ignoré le « Balagate ». Bien au contraire, il pourrait constituer un tournant dans l’affrontement frontal qui oppose l’Eglise catholique qui est au Cameroun et l’Etat, à propos de l’assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala.

Selon des indiscrétions parvenues à la rédaction de Ebugnti, « des personnalités proches de la présidence de la République du Cameroun tenteraient d’obtenir des pays dont les épiscopats sont membres de l’ACERAC de faire pression sur leurs évêques afin de faire plier la CENC ». Cette information est à moitié certifiée par une source ecclésiale camerounaise qui indique que « les évêques du Cameroun consultent depuis quelques jours leurs pères de l’ACERAC ».

Selon cette dernière, « les évêques de l’ACERAC sont a priori solidaires de leurs pères camerounais. Car ce type de drame peut, dans la mesure où les pays de la sous-région font exactement face aux mêmes réalités, toucher n’importe lequel d’entre eux ». Mais l’Etat camerounais tente de leur faire passer l’argument « de laisser tomber afin d’enterrer Mgr dans la dignité ». Heureusement, poursuit-elle, « les évêques de l’ACERAC sont parfaitement au courant de cette affaire depuis les premiers jours et ont suivi son évolution minute par minute. Ils savent donc à quoi s’en tenir ».

Même si elle doute que ce drame puisse devenir une affaire sous-régionale, notre source estime que « les consultations en cours sont de très bonne augure pour les chrétiens camerounais et leur épiscopat, dans leur mobilisation en vue de l’éclosion de la vérité ».
Un élément pèse particulièrement en leur faveur, c’est le Cardinal Dieudonné Nzapalainga. L’archevêque de Bangui serait très affecté par le drame qui se déroule autour la dépouille de Mgr Jean-Marie Benoît Bala.

Bien informé des manipulations procédurales et du dilatoire institutionnel, il serait particulièrement en colère contre le gouvernement camerounais. Il se trouve que c’est une voix prépondérante au sein du collège épiscopale d’Afrique Centrale, tout comme il est très écouté au sein de la curie romaine.

Cette initiative montre, selon notre source, que « le système de Yaoundé est aux abois ». « Toutes les manipulations intentées jusqu’ici n’ayant pas abouties, cet appel au secours des gouvernements d’Afrique Centrale semble être le joker d’opportunité dont disposait l’Etat du Cameroun ». L’on saura, d’ici demain, s’il l’a grillé ou pas.