Plus d’une semaine après la découverte du corps de Mgr Bala, le silence du Souverain Pontife par rapport aux circonstances du décès de l’évêque illustre l’extrême prudence dont fait preuve les autorités catholiques dans cette affaire.

Et tandis que les premiers résultats de l’autopsie écartent de plus en plus la thèse du suicide du prélat, il ne serait pas maladroit de penser que ce nouveau drame pourrait signer la rupture entre le Vatican et le palais Etoundi dont les relations sont déjà tendues.

Paul Biya a, en effet, déjà été rappelé à l’ordre par les prédécesseurs du Pape François 1er sur plusieurs affaires de meurtre non élucidées pour lesquelles le Vatican tenait responsable l’État camerounais.

Il s’agit notamment du meurtre de Mgr Yves Plumey, celui du père jésuite Engelbert Mveng et des Sœurs de Djoum pour lequel le pape Jean Paul II, en visite au Cameroun en 1985 avait exigé des investigations de l’État camerounais.
En 2008 les mêmes injonctions avaient été faites par le pape Benoit XVI alors qu’il recevait la lettre de créance de l’ l’ambassadeur du Cameroun près le Saint-Siège.

C’est donc dire que la mort de Mgr Bala, qui survient moins de trois mois après la dernière visite de Paul Biya au Vatican, n’augure rien de bon pour les relations entre le Cameroun et le Vatican.

Pour rappel, le Vatican a procédé il y a quelques jours à la désignation d’un nouvel administrateur apostolique à la tête du diocèse de Bafia en la personne de Mgr Abraham Boileau Komé.