Les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun sortent enfin de leur mutisme plus de 10 jours après la découverte du corps de Mgr Bala le 2 vendredi dernier.
L’Eglise catholique que beaucoup de sources ont révélé son implication dans la mort déclare qu’elle vit un moment difficile et délicat de son histoire et de sa mission. Pour rappel, cet acte odieux perpétré contre la personne de Mgr Bala n’est pas pourtant le seul dans l’histoire de l’Eglise Catholique.
Réunis en Assemblée plénière extraordinaire au siège de la CENC ce mardi, ils ont confirmé la thèse de l’assassinat de Jean-Marie Benoît Bala comme les ont déjà révélé les résultats de l’autopsie des médecins légistes.
Le décès tragique de Mgr Bala est un assassinat de trop sur la longue liste d’évêques déjà froidement tués au Cameroun. Une affaire qui a suscité autant d’émoi, de doutes dans l’église catholique et au sein de la population.
« La mort tragique de Mgr Jean Marie Benoît Bala a choqué et bouleversé le peuple de Dieu, tous les Camerounais et l’opinion internationale. Compte tenu des premiers constats, nous, Evêques du Cameroun, affirmons que Mgr Jean Marie Benoît Bala ne s’est pas suicidé; il a été brutalement assassiné. Voilà un meurtre de plus, et un de trop,» a déclaré Samuel Kleda, le président de la CENC
Manifestement touchés par le décès tragique de leur collègue, les évêques demandent que justice soit faite pour ce crime qu’ils jugent odieux et inacceptable. L’enquête judiciaire est toujours en cours pour faire la lumière sur les circonstances, les causes exactes et les auteurs de l’assassinat de l’évêque de Bafia. Cependant le corps de Mgr Bala reste à la morgue de l’hôpital de Yaoundé pour des raisons d’enquête.
Ce crime, les évêques ne le veulent pas impunis. Ils exigent à l’Etat du Cameroun « que toute la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala et que les coupables soient nommément identifiés et livrés à la Justice pour qu’ils soient jugés selon la loi.
« Nous avons le sentiment que le clergé au Cameroun est particulièrement persécuté par des forces obscures et diaboliques, » ont-ils déclaré avec amertume. Ils n’ont pas manqué de rappeler les assassinats des membres du clergé et personnes consacrées qui ont été assassinés dans les conditions non élucidées jusqu’à ce jour notamment à Mgr Yves Plumey, l’Abbé Joseph Mbassi, Père Antony Fontegh, les sœurs de Djoum, Père Engelbert Mveng.
Eu égard autant de meurtres non élucidées au sein de l’Eglise catholique, les évêques demandent à l’Etat camerounais d’assumer son devoir régalien de protection des vies humaines et notamment celle des autorités ecclésiastiques.
L’Eglise catholique jugée très fermée sur les secrets qui nuisent à ses enfants, à ses bergers, très forte dans le camouflage est-elle sûre de n’avoir rien à révéler sur ces décès tragiques ? La question reste posée. Elle attend en outre comme tous les camerounais les conclusions officielles de l’enquête.