Le président du Conseil d’administration de cette banque plutôt plaignant dans ce dossier.
Le coup d’accélérateur sur le dossier Bicec (Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit) donne libre cours à certaines informations authentiques et infondées. S’il est clair qu’à ce jour, les conclusions des auditions devraient logiquement conduire à d’autres arrestations, il apparaît clairement, d’après des sources proches du dossier, que le président du Conseil d’administration de cette banque (par ailleurs secrétaire d’etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale), Jean Baptiste Bokam n’a pas été inquiété sur ce dossier.
Ces sources se veulent même encore plus formelles lorsqu’elles affirment qu’aucune instruction venant de la haute hiérarchie, le président de la République s’entend, pour entendre le Pca de la Bicec. «Jean Baptiste Bokam est plaignant dans cette affaire. Je ne comprends pas par quelle alchimie des gens peuvent écrire qu’instruction a été donnée de l’auditionner. C’est un fantasme qui n’a de sens que dans l’esprit de ceux qui le disent ou l’écrivent», martèle un informateur.
Le 8 août dernier, quatre acteurs de l’affaire Bicec ont été mis sous mandat de détention provisoire à la prison de New-Bell, à Douala. Il s’agit d’Innocent Ondoa Nkou (ex-directeur général adjoint), samuel Ngando mbongue (directeur de la comptabilité et de la trésorerie), Benoît ekoka (comptable) et martin Nyamsi (président directeur général du cabinet d’Interface). Tous sont impliqués dans un présumé détournement de près de 50 milliards Fcfa à la Bicec.
Tout part de la plainte déposée en février dernier par des responsables de la banque devant le tribunal de grande instance de Douala, pour «abus de confiance aggravé», entre autres chefs d’accusation. Un scandale qui aurait poussé l’ex- Dg adjoint de la Bicec, Innocent Ondoa Nkou (par ailleurs maire et chef traditionnel), à déposer sa démission en mai dernier. Sauf que le pot-aux-roses avait déjà été découvert.
D’ailleurs, début juin 2016, la session du conseil d’administration de la Bicec n’a pas eu d’autre choix que d’avouer l’existence d’un vaste réseau de fraude, impliquant de hauts responsables de l’établissement bancaire.