06 des 07 co-accusés de Ivana Obama Essomba croupissent dans les geôles de Kondengui depuis le 10 juillet 2020, alors qu’elle, la principale suspecte, comparaît libre. Une politique d’un poids deux mesures qui choque les proches du jeune Jet-setteur arraché cruellement à la vie à 28 ans, dans la nuit du 05 juin 2020 à Yaoundé. Un des détenus serait mort en prison dans des conditions opaques. Quel sera l’issue du procès? La dernière audience a eu lieu ce 12 juillet 2022 au Tribunal de grande Instance du Mfoundi à Yaoundé.

Près de deux ans après la disparition tragique du jeune Bryan Boris Formbor, la justice camerounaise pourrait enfin mettre derrière les barreaux les coupables et les commanditaires de ce crime crapuleux qui a laissé sans voix de nombreux Camerounais à l'intérieur comme à l'extérieur pays. Après de longues procédures judiciaires, le dossier n'a toujours pas connu une grosse avancée ce 12 juillet 2022, selon des sources proches du milieu judiciaire.

Ivana Obama Essomba, surnommée à tort ou à raison, <> par certaines personnes dans les réseaux sociaux et 06 autres personnes actuellement suspectées étaient une fois de plus devant la barre au cours de cette audience très attendue.
Il s’agit de André Agladala, Djamo, boucher ; Djingui, Salomon Hamada, (décédé en prison dans des conditions opaques) ; Maxim Nailengarti, vigile ; Patrick Nde Mouaffo, mécanicien ; Gustave Martial Mbida, mototaximan et Armel Amborira, commerçant.

Ce procès était très attendu. Il y avait du beau monde ce mardi au tribunal de grande instance du Mfoundi, à Yaoundé. Les mis en cause sont accusés d'avoir cruellement assassiné dans la nuit du 04 au 05 juin 2020 ce jeune Camerounais plein de vie qui avait réussi à 28 ans, de faire de sa vie un vrai témoignage.
Ivana Obama Essomba, 29 ans, est aujourd’hui considérée par les enquêteurs comme la principale suspecte. Son témoignage a suffisamment été scruté pendant l'instruction judiciaire, tout comme ceux de ces co-accusés. Après deux ans d’investigations, cette affaire, dont les ramifications s’étendent du showbiz à la politique, tarde à arriver arriver à son épilogue. Cette audience du 12 juillet a été renvoyée au 31 août prochain.

Que s’est-il réellement passé au cours de cette fameuse nuit du 04 au 05 juin 2020 ?

La question continue d'alimenter les conversations dans les chaumières et les milieux de la jet-set. Selon le rapport d’enquête de la police, la victime devisait paisiblement avec des connaissances au domicile d'un opérateur économique, un membre influent du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), originaire de la région de l’Ouest, avant de s’absenter pour aller retrouver son ex-petite amie, Ivana Essomba.
Dans un direct Facebook enregistré au lendemain des événements, l’ancienne starlette affirme que Bryan Boris Formbor est arrivé chez elle aux alentours de 23h30 pour lui demander de lui prêter de l’argent. Parvenu devant son domicile, il se serait garé sur le trottoir et serait resté dans la voiture. Il aurait été rejoint quelques minutes plus tard par la jeune femme et, alors qu’ils discutaient, deux individus descendus d’une moto se seraient dirigés vers eux. Pris de peur, Bryan Formbor aurait alors engagé une manœuvre et se serait enfui, percutant la moto dans sa course.
Poursuivi par des motocyclistes qui l’accusaient d’avoir malmené leur collègue, il sera rattrapé quelques kilomètres plus loin, extrait du véhicule et poignardé à plusieurs reprises. Ivana Essomba affirmera s’être débattue avec les malfrats et avoir été sauvée par la foule qui se serait rapidement formée. Elle s’en tirera finalement avec un ongle cassé et un t-shirt taché de sang.

Un récit truffé d’inconhérences

Ce récit, qui penche en faveur d’une altercation qui a mal tourné, est cependant remis en question par plusieurs éléments relevés par les enquêteurs, lesquels soupçonnent un traquenard et une prise en chasse de Bryan Formbor alors qu’il s’enfuyait. Selon nos sources, les images des caméras de surveillance contredisent en effet les déclarations de certains acteurs du drame. Ce sont elles qui ont permis l’identification et l’arrestation des co-accusés d’Ivana Essomba.
Selon le rapport de la police auquel nos confrères de Jeune Afrique ont eu accès, leurs dépositions sont truffées d’incohérences et font apparaître que « les inculpés se sont concertés et que résolution a été prise à l’avance de mettre fin à la vie de Bryan Formbor » . Mais pour quelle raison ? Qu'avait-il fait de si grave pour être condamné à mort sans aucune forme de procès ? Selon le ministère public, «les tissus de mensonges et les contradictions entretenues par l’accusée autour des faits démontrent à suffire sa volonté d’empêcher la manifestation de la vérité, notamment les condition réelles de l’assassinat de Bryan Boris Formbor Fabo dont elle a été l’actrice principale. Elle a bel et bien pris une part active à la réalisation du crime déploré» . Des accusations que la défense s’attèlera évidemment à réfuter. C'est d'ailleurs la même Ivana Essomba qui prendra son téléphone pour annoncer la triste nouvelle à la génitrice de Bryan Boris Formbor.
Arrêtée puis relâchée après plusieurs jours passés dans les locaux de la police judiciaire, à Yaoundé, Yvana Essomba comparaîtra une fois de plus libre, contrairement à ses sept autres accusés, tous placés en détention provisoire depuis le 10 juillet 2020 à la prison centrale de Kondengui. Une politique d'un poids deux mesures qui a fortement été dénoncée par les proches du jeune Bryan.