Jeune Afrique revient sur les derniers développements de l’affaire judiciaire impliquant le milliardaire camerounais Baba Ahmadou Danpullo, qui continue de faire pression sur MTN Cameroun et Chocolateries du Cameroun (Chococam). Malgré une décision de justice du 24 février ordonnant la levée de la saisie des comptes de la filiale de l’opérateur sud-africain, les avocats de Danpullo ont, deux jours plus tard, contacté trois banques pour maintenir le gel des fonds. En jeu : 420 millions d’euros, selon Jeune Afrique.
Baba Ahmadou Danpullo, dont une photo prise à Paris en 2018 a été publiée par Jeune Afrique, reste déterminé à faire valoir ses droits. Après avoir contesté une décision du tribunal de première instance (TPI) de Douala-Bonanjo en décembre 2023, la cour d’appel du Littoral a récemment réitéré son soutien à MTN Cameroun. En effet, comme le rapporte Jeune Afrique, la cour a ordonné la levée de la mise sous séquestre des comptes de MTN, initialement décidée en septembre 2022 par le magistrat Quentin Djapité Ndoumbe.
Cependant, Baba Ahmadou Danpullo ne compte pas en rester là. Selon Jeune Afrique, ses avocats ont immédiatement procédé à une nouvelle saisie conservatoire, cette fois-ci portant sur 275,5 milliards de F CFA (420 millions d’euros), auprès de Citibank Cameroon, Standard Chartered Bank Cameroun et la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec). Cette nouvelle saisie s’appuie sur l’ordonnance du TPI du 5 septembre 2022, comme le précise Jeune Afrique.
Le montant réclamé inclut une évaluation du patrimoine confisqué de Danpullo en Afrique du Sud, estimé à 200 milliards de F CFA (304,9 millions d’euros), ainsi que des loyers échus, des frais de recouvrement et des intérêts cumulés. Jeune Afrique souligne que cette situation complexe donne lieu à des interprétations divergentes : tandis que le camp de Danpullo considère que les comptes de MTN restent gelés, l’opérateur télécoms prépare une contre-offensive pour exiger la levée du blocage.
Ce feuilleton judiciaire, qui empoisonne les relations entre le Cameroun et l’Afrique du Sud, semble loin d’être terminé. Comme le rappelle Jeune Afrique, Baba Ahmadou Danpullo a engagé ces actions après la liquidation de ses biens immobiliers sud-africains au profit de la First National Bank (FNB), suite à l’incapacité de ses entreprises à rembourser une dette de 550 millions de rands (28 millions d’euros). En septembre 2021, la Haute Cour de justice d’Afrique du Sud avait placé plusieurs sociétés de l’entrepreneur en redressement judiciaire, un épisode clé qui a déclenché cette bataille juridique transnationale.