• Les familles expropriées de Dikolo ont porté plainte contre des ministres

• Cette plainte a permis de ressortir plusieurs documents jusque-là gardées secrets

• L'un des documents est une lettre de Ferdinand Ngoh Ngoh


La rédaction de CamerounWeb vient de se procurer une lettre du Secrétaire général de la présidence de la République donnant des directives sur l'affaire d'expropriation à Dikolo au secrétaire générale des services du Premier ministre.

La lettre publiée par le lanceur d'alertes Boris Bertolt date de juillet 2018. Dans la lettre, le SGPR demande au SG de la primature de "finaliser et faire aboutir le projet de décret d'indemnisation des personnes à exproprier", "de finaliser la procédure d'octroie du site du projet au promoteur", et "d'examiner en liaison avec le promoteur du projet, les possibilités de trouver des sites de recasement pour les personnes non indemnisées, conformément à l'engagement du promoteur"

Les termes employés par Ferdinand Ngoh Ngoh dans sa lettre suscitent des critiques. Le SGPR est notamment accusé par le lanceur d'alertes Boris Bertolt d'avoir ordonné l'expulsion des familles dont les maisons ont été identifiés dans le cadre du projet de construction de l'hôtel Marriott à Douala.


"Comme vous pouvez voir avec cette correspondance, celui qui se cache derrière le projet de construction du Mariott Hôtel à Douala, s’appelle Ferdinand Ngoh Ngoh, l’homme à la punk, secrétaire général de la présidence de la République. C’est lui qui protège depuis des années Olivier Chi Nouako.
Alors que premier ministre à travers son secrétaire général, Seraphin Magloire Fouda a insisté sur le fait que ce projet je cite: « expose notre pays à de multiples préjudices graves au plan juridique, stratégique, diplomatique, sécuritaire en cas d’association du promoteur avec un partenaire indésirable au Cameroun ». Séraphin Magloire Fouda va plus loin le 28 août 2017 en indiquant que : « sur le plan financier le projet souffre d’un déficit manifeste du modèle proposé pour sa réalisation ». Le 11 juillet 2018, Ferdinand Ngoh Ngoh ordonne au secrétaire général des services du premier ministre et au Ministère des domaines et des affaires foncières de finaliser la procédure d’octroi du site du projet au promoteur", écrit Boris Bertolt.

"Les choses sont donc claires. Les expulsions des populations de Dikolo - Bali ont donc été ordonnées par Ferdinand Ngoh Ngoh. L’homme à la punk précise d’ailleurs: «vous voudrez bien tenir la main ferme à la mise en œuvre de ces directives». C’est à dire: fin de la disco : Chassez les tous, quelles qu’en soient les circonstances. Ce n’est plus négociable. J’ai mis venez donc me tuer. Le peuple va savoir la vérité", ajoute le lanceur d'alertes.