Décidément la bourgade de Youpwè, au fil des jours, devient le théâtre des appétits gourmands des entreprises et des personnes physiques en matière foncière.
Il ne se passe plus de jour sans qu’un litige ne naisse soit entre les personnes physiques, soit entre les personnes physiques et les personnes morales que sont les entreprises. Le dernier litige non encore réglé est celui qui oppose aujourd’hui par-devant le Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo, les sieurs Ekeke Emmanuel et E. N. D et qui peut-être qualifié d’incroyable. Le premier cité se croyant tout permis parce que son frère est magistrat.
Les faits
En 2013, E. N. D acquiert une propriété d’une superficie d’environ un hectare faite de mangroves, de boue et d’eau qu’il entreprend d’aménager en la remblayant avec l’appui de la Société RAZEL et dont les travaux démarrent en 2018 et se poursuivent encore. Curieusement, en 2020, Ekeke Emmanuel va se présenter à E. N. D sous le nom de Moukouri pour faire croire qu’il est un descendant du canton Bell alors que ce n’est pas son véritable nom, et va entreprendre de construire sur la même parcelle, une clôture. E. N. D lui demande alors d’arrêter les travaux car ce terrain lui appartient.
Celui-ci refuse d’obtempérer et c’est alors qu’E. N. D va saisir le chef du Canton Bell, propriétaire coutumier des terres de Youpwè. Ce dernier va convoquer les deux parties, les entendre et demander à Ekeke Emmanuel d’arrêter les travaux. Nouveau refus. E. N. D va alors se tourner vers la Mairie de la Ville qui va ordonner la démolition du mur en construction. C’est la Police Municipale qui, par deux fois, va le faire le 12 août puis le 28 septembre 2020.
Cela ne va nullement décourager le mis en cause qui va poursuivre sa besogne et le 22 février 2021, le Sous-préfet de Douala 2ème saisi par E. N. D va ordonner l’arrêt des travaux par décision n° 021/D/C19.02/SP du 22 février 2021.
Mais jusque-là, rien n’arrête les velléités d’Ekeke Emmanuel. Pas même la descente sur les lieux de la Gendarmerie Nationale à travers le Chef de Poste de Gendarmerie de Youpwè qui, le 05 avril 2021 enverra un rapport dans lequel il est écrit : « … avons procédé à la vérification sur l’exécution de la présente (décision n° 4 021/D/C19.02/SP NDLR) et avons relevé le non-respect scrupuleux de ladite décision de la part de Sieur EKEKE Emmanuel qui continue et sans gêne dans ses travaux de construction ;… ».
E. N. D va à nouveau saisir la Mairie de la Ville qui, cette fois, va servir à Ekeke Emmanuel une sommation valant ordre de démolir n° 19550/CU D/SG/DIRPOM/SDCG/B1 /202 1 du 18 mai 2021 notifiée à Ekeke Emmanuel par voie d’huissier le 02 juin 2021 que malheureusement Madame la Directrice de la Police Municipale (DIR-POM) refuse d’exécuter pour des raisons que nous évoquerons dans un prochain article.
Entretemps, Ekeke Emmanuel va s’illustrer par des actes de rébellion et de destruction de biens.
Le rebelle Ekeke
Il aura tour à tour refusé d’obtempérer aux ordres du Chef de canton Bell, aux sommations du Maire de’ la Ville et du Sous-préfet de Douala 2éme, des autorités traditionnelles, politiques et administratives territorialement compétentes. Il dit à qui veut l’entendre que : « Mon frère est Magistrat et je vais voir comment on va venir détruire ce que j’ai construit. ». Si son frère est Magistrat, est-ce lui qui l’envoie commettre des délits afin de le protéger ? Un Magistrat saurait-il protéger un délinquant ou un criminel au risque d’en devenir complice ? Nous ne le pensons pas.
De deux choses, l’une. Soit Ekeke est un mythomane, soit c’est un écervelé car lundi le 15 août 2021, accompagné d’un gendarme, E. N. D se rend sur le site querellé, y trouve deux jeunes dames en train de travailler et qui leur feront savoir que c’est sur ordre d’Ekeke Emmanuel. Lorsque celui-ci arrive sur les lieux et que le gendarme lui intime l’ordre d’arrêter les travaux, il se saisit d’une machette et menace E. N. D. N’eût été la fermeté de ton du gendarme, peut-être serait-il passé à l’acte.
A la Cour du Chef du canton Bell il a déclaré être le fils de la petite sœur de feue Mme veuve MOUKOURI et à l’audience du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo, il a laissé entendre qu’il était le fils du frère de feue Mme veuve MOUKOURI. De même, à l’audience du 24 août 2021, il a brandi un titre de propriété délivré en son nom en novembre 2020 par le Chef du village de YOUPWE. Ce titre de propriété fait ressortir quatre curiosités :
– La première concerne le mois de novembre 2020 alors que la construction a été entamée en mai 2020, soit près de six (06) mois plus tôt. Alors, au mois de mai, à qui appartenait le terrain querellé si ce n’est à E. N. D ?
– La deuxième curiosité se trouve au niveau de la superficie du terrain. Le titre de propriété parle de 1 000 m2 mais le terrain querellé ne comporte que 500 m2 environ. Ce titre de propriété est-il réellement celui de la parcelle de E. N. D ? Non i
– Troisième curiosité : le titre de propriété brandi par Ekeke Emmanuel fait mention d’une maison construite en matériaux définitifs or, le terrain querellé, lui, est vide de toute construction ; Manifestement, il n’y a aucun parallèle entre le titre de propriété et le terrain litigieux. Le document brandi par Ekeke Emmanuel, s’il n’est pas un faux, du moins, il n’a rien à voir avec la parcelle qui divise les deux hommes.
– Autre curiosité, Ekeke Emmanuel déclare être descendant de feu MOUKOURI mais il ne peut le prouver. Tout ce qu’il trouve à dire c’est que les enfants de feu MOUKOURI sont tous décédés. Ce qui est faux.
Toutes ces curiosités, mises les unes à côté des autres, prouvent à suffisance un acte de préméditation doublé d’une volonté manifeste de nuire à E. N. D. Tant d’acharnement nous pousse à nous demander qui se cache derrière Ekeke Emmanuel dans cette volonté de nuisance ? Car, non content de tous ces actes dolosifs, cette volonté de nuire à E. N. D va se déporter sur un autre site que ce dernier partage avec deux autres personnes, un site commun.
Le 07 novembre 2021, non loin du site querellé, E. N. D suite à une décision de la commission consultative présidée par le Sous-préfet et ayant délimité une parcelle de terrain que partagent les trois protagonistes, le géomètre Bidias représentant le Cadastre à cette commission procède à l’implantation de trois bornes matérialisant le terrain d’E. N. D et permettant d’identifier les deux autres.
Mais le 08 novembre 2021, c’est-à-dire le lendemain de la pose, les trois bornes ont disparu et un constat d’huissier est dressé. E. N. D dépose une plainte contre inconnu au Poste de Gendarmerie de Youpwè le 22 novembre 2021, lors d’une descente des gendarmes venus constater la non-exécution de la”décision du Sous-préfet du 22 février 2021, ces gendarmes découvrent les bornes arrachées posées au sol sur le site qu’occupe illégalement Ekeke Emmanuel, preuve irréfutable de son forfait. Question à un sou troué : un magistrat peut-il se rendre complice d’un délinquant de ce genre ?