Que cache l’affaire Harissou ? L’impression qui se dégage du premier jour d’un procès commencé vendredi dernier est que nous assistons à un bal masqué entre l’accusation et les mis en cause qui sont, faut-il le rappeler, Me Harissou, Aboubakar Sidiki, mais aussi trois confrères : Ebole Bola, Baba Wame et Rodrigue Tongue.
Pour leur défense, les accusés se sont offerts les services de plusieurs avocats dont ceux de Me Harissou, notamment Me Jacques Mbuny qui aura à ses côtés Me François Cantier de Paris et Me Assane Ndiaye du Sénégal. Pour les journalistes, Mes Assira, Manyim et Fojou assurent la défense et Me Song pour M. Aboubakar Sidiki. L'audience du Tribunal militaire qui a duré 30 minutes était présidée par dame Akoa Yvonne juge civil, vice-président au Tribunal militaire. Elle remplaçait le président du Tribunal, le colonel Mvondo Akoutou, absent. Elle était assistée de deux assesseurs militaires, un colonel et un capitaine.
Après identification des parties par la présidente, la défense a sollicité qu'une copie intégrale du dossier soit mise à sa disposition avant la prochaine audience fixée au 19 février 2016. Par ailleurs, le Tribunal a souhaité avoir la liste des témoins de toutes les parties avant la prochaine audience, tout en promettant qu'à cette audience sera présente ce qui tient lieu de scellés. Il faut relever une forte présence de journalistes et de la communauté du nord dans la salle d'audience, où il fallait montrer patte blanche avant d'y accéder.
Les journalistes répondent depuis ce 22 janvier des faits de non-dénonciation d’actes de terrorisme. Le procès des trois hommes s’est ouvert dans la capitale camerounaise sur fond de pression des Ong de défense de la liberté d’expression. Au moins deux d’entre elles ont clairement demandé aux autorités camerounaises d’abandonner les charges attribuées à Rodrigue Tongue, Félix-Cyriaque Ebole Bola et l’enseignant de journalisme Baba Wame. Il s’agit d’Amnesty International et Reporters Sans Frontières. Les deux organisations demandent que l’ensemble des charges soient abandonnées “immédiatement et sans condition”. Amnesty a conçu et mis en ligne une affiche pour rappeler que les accusations auxquelles font face les trois journalistes se justifient par leur volonté de protéger leurs sources d’information.
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© Le Messager : Edouard KINGUE