L’ancien directeur général de la Société de développement du coton (Sodécoton), repart aujourd’hui au Tribunal criminel spécial (Tcs) pour se voir communiquer le verdict de son procès qui court depuis près de trois ans. Il lui est reproché le détournement d’une somme d’environ 11,3 milliards Fcfa. La somme aurait été détournée entre 2005 et 2010.

Selon une mission du Contrôle supérieur de l’État, effectuée dans l’entreprise, les stocks d’huile et de tourteaux ont connu une gestion à l’encontre des règles édictées par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada).

Durant les audiences et les échanges contradictoires, il est revenu à maintes reprises, de la bouche des experts, des dysfonctionnements dans l’écoulement des produits de la Sodécoton, notamment les huiles et les tourteaux. Un autre pan du procès ayant porté sur les fonds alloués à l’équipe de football Coton sport, qui aux yeux des enquêteurs, ne se justifiaient pas.

L’accusé Iya Mohammed et ses compagnons d’infortune ont, pendant toute la durée du procès, clamés leur innocence et rejetés en bloc les accusations portées contre eux. Pour le principal accusé, s’il s’est agi à certains moments des fautes de gestion, il n’a nullement été question de détournement de deniers publics. Ses coaccusés, pour la plupart, des anciens collaborateurs, se sont défendus en arguant qu’ils obéissaient aux ordres de la direction générale.

Le procès Iya, tel que qualifié dans la presse, aura été à coup sûr, l’un des plus médiatiques de l’opération dite « épervier ». De par les fonctions et la carrure de l’homme. Dirigeant du football camerounais pendant plus d’une décennie, ses problèmes, à l’entendement de certains observateurs, seraient venus de son obstination à vouloir rester à la tête de la Fécafoot.

Mais, son procès au Tcs, même en impliquant le club dont il a eu la charge, n’a pas fait mention de son passage à l’immeuble de Tsinga, siège de l’instance faîtière du football camerounais.

Au moment où la collégialité des juges, conduite par Yap Abdou, président du tribunal, va prononcer son verdict, deux hypothèses tout au moins, restent envisageables. Soit l’ancien Dg est relaxé, soit il est condamné. En cas de condamnation, il bénéficierait encore d’un recours auprès de la Cour suprême, pour un jugement en cassation. Quelle que soit l’issue, il reste à espérer que seul le droit sera dit.