Actualités of Monday, 9 May 2016

Source: camer.be

Affaire Kribi - Bankim : 14 personnes déférées à Kondengui

Prison civile de Kondengui Prison civile de Kondengui

Le contingent constitué en partie d’autorités administratives a été présenté au TCS mercredi dernier.

Il s’agit de deux affaires distinctes ayant un dénominateur commun : les indemnisations des populations expropriées dans le cadre de la réalisation des grands projets infrastructurels. Précisément le port en eau profonde de Kribi dans le département de l’Océan, région du Sud, et le barrage de Bankim dans l’Adamaoua.

Les processus avaient été accompagnés de beaucoup de remous, il y a quelques années. Les autochtones, entre autres, s’étaient plaints de la présence d’illustres inconnus sur les listes des bénéficiaires des indemnisations, avec des montants faramineux, sans compter les titres fonciers fictifs.

Les indemnisations du port en eau profonde de Kribi ont conduit dix personnes, jeudi 5 mai au petit matin, à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Il s’agit de différentes autorités administratives du département de l’Océan, aujourd’hui à la retraite dont Jean-François Billong, préfet au moment des faits. Mais aussi, les anciens sous-préfet de Kribi 1er, adjoint d’arrondissement de Kribi et premier adjoint préfectoral de Kribi. A cette liste s’ajoute le nouveau sous-préfet de Bangangté, André Joseph Eyebe Eyebe, installé le 25 avril dernier dans ses fonctions.

Les six autres personnes interpellées sont des chefs de services départementaux des ministères des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières ainsi que de l’Agriculture et du Développement rural. En clair, il s’agit tous là des membres de la commission d’identification et de recensement des populations victimes d’expropriation dans le cadre du projet sus-évoqué.

Pour ce qui est du barrage de Bankim, quatre personnes dont des ménagères et autres citoyens ordinaires ont été interpellées. « On a découvert à la suite des plaintes des populations que bien des personnes ont indûment perçu des indemnisations au détriment des véritables bénéficiaires. Les vrais coupables qui ont mis les noms des personnes interpellées restent encore attendus », explique une source proche du dossier.

Ces différentes arrestations font suite aux missions d’investigation de la sous-direction des enquêtes économiques à la Direction de la police judiciaire (DPJ) et de la Direction générale à la recherche extérieure (DGRE), qui se sont succédé sur le terrain depuis 2010, moment où éclatent ces scandales. Dans ce cadre, tous les acteurs qui ont participé au processus d’identification, et de recensement des ayants droit, ainsi que les responsables de différentes administrations chargées de l’établissement des titres fonciers des sites déclarés d’utilité public ont été entendus.