Le 16 novembre, la Cour a appelé la cause deux fois de suite, la première fois pour un renvoi d’office du procès au 21 décembre, et la seconde pour donner lieu à la libération du journaliste en l’absence de la partie civile, qui dénonce un « cas inédit ».
Le mardi 16 novembre 2021, la Cour d’appel du Littoral a rendu un arrêt ordonnant la liberté provisoire sous garant en faveur du journaliste sportif Martin Camus Mimb. Dans la foulée, le directeur de Radio Sports Info (RSI) a recouvré la liberté, a-t-on appris, après quatre mois d’incarcération à la prison centrale de Douala.
Son coaccusé Wilfried Etéki Otabela, lui, n’a pas bénéficié de la même faveur que le journaliste dont la mobilité réduite est établie, tel que l’avaient souligné ses conseils pour justifier leur demande de mise en liberté provisoire, formulée dès la toute première audience de cette affaire de mœurs. La partie civile a aussitôt réagi à cet arrêt.
Elle l’a fait dans une déclaration le mercredi 17 novembre, à l’issue de l’audience de reprise au tribunal de première instance de Douala-Bonanjo. « Nous précisons que la mise en liberté provisoire ainsi intervenue ne met pas fin au procès qui, .lui, continue. La libération dé M. Mimb ne nous pose pas de problème sur le principe, parce qu’il est bon de signaler que si ces deux messieurs ont été mis en incarcération, c’était du fait du ministère public. Le tribunal, autant que la Cour d’appel, a le droit et même la prérogative de mettre en liberté qui ils veulent. Mais il est important de souligner que cette mise, en liberté ne règle pas le problème, qui est celui de la recherche de la vérité qui passe par la réparation sur le plan physique et de l’intégrité psychologique de la jeune Malicka. C’est cela qui nous motive davantage à demeurer impliqués dans ce dossier que nous ne l’étions avant », a expliqué maître Guy Olivier Moteng du Collectif Universal Lawyers and Human Rights Defence (Ul and Hrd), commis pour la défense de Malicka Sango Bayémi, la victime de « publications obscènes » reprochées aux prévenus.
D’entrée de jeu de cette audience en instance, maître Alice Nkom, l’un des avocats de la défense constituée au côté des deux prévenus, a reprécisé le contexte de cette libération provisoire sous garant. Elle fait suite à la décision avant dire droit prononcée il y a quelques mois par le tribunal, relativement à la demande de mise en liberté provisoire et de nullité des procédures formulée’ parla .défenderesse. L’avocate est revenue également sur la de mande de jonction des procédures formulée par la partie civile. avant de se voir interrompre par le tribunal, qui attend l’issue de l’audience du 21 décembre prochain à la Cour d’appel pour donner suite à la conduite du procès en instance.
Deux audiences et deux collégialités le même jour
Le problème que soulève cette libération tient sur ses curiosités. En effet, ce n’est que deux audiences plus tard en appel, que la Cour a convoqué la partie civile pour se présenter à l’audience du 21 décembre prochain à l’effet de se faire entendre sur l’appel formé par Martin Fleur Mimb Hiol et Wilfried Etéki.
Une convocation qui en soi n’est pas mauvaise, vu que la partie civile est interpelée en outre sur la question de la nullité de la cause. Mais le hic est qu’entre temps, le mardi 16 novembre, l’affaire a été appelée à la Cour deux fois de suite. « D’abord appelée par une collégialité en début de matinée, la cause a été renvoyée d’office au 21 décembre 2021, qui correspond à la date de convocation de Malicka Bayémi.
A la surprise de tous, l’affaire a été appelée à nouveau quelques heures plus tard par une autre collégialité, alors que nous avions quitté la salle d’audience, pour être jugée et donner lieu à la mise en liberté provisoire de M. Mimb Hiol Martin », déplore le collectif. Pour ces avocats, « il s’agit là d’un cas inédit dans l’histoire de la justice camerounaise et gui contribuera à creuser un peu plus le fossé qui existe entre la justice et les justiciables ».