Qui sont les commanditaires de l’assassinat de Martinez Zogo ? Cette question, risque de ne pas trouver de réponse compte tenu des qualifications retenues contre les personnes mises en exa-men dans l’affaire Martinez Zogo. Invité dans l’émission Le Grand débat sur Cam10, l’homme politique camerounais Valere Bessala a indiqué que le juge d’instruction n’a pas souhaité s’aventurer sur ce terrain car il sait que seul Paul Biya peut autoriser l’arrestation des « comman-ditaires politiques de ce crime ».

« Ils savent déjà pratiquement où aller chercher les commanditaires politiques du meurtre de Martinez Zogo. Mais comme le juge d’instruction n’a pas la capacité d’aller les chercher par lui-même, il a laissé un vide au niveau de l’article 97-a. Il veut par là interpeller le président de la Ré-publique pour qu’il fasse son travail », a-t-il déclaré.

En effet, le commissaire du gouvernement avait retenu contre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko les infractions de complicité de torture par aide. Il a pris soin de préciser par aide pour que ces suspects ne soient pas assimilés aux commanditaires.
Pour les avocats de la partie civile, les qualifications retenus par le commissaire du gouverne-ment et le juge d’instruction militaire posent problème.

« C'est des qualifications qui viennent enlever l'élément intentionnel du crime qui a été commis. C'est comme si après ces tortures, Martinez Zogo est rentré chez lui et est décédé d'une fièvre ou d'un palu. Ce qui n'est pas le cas », a-t-il déclaré aux confrères d’Equinoxe télévision.

De son côté Me Félicité Zeifman, également membre du collectif des avocats des ayants-droits de Martinez Zogo entend défendre jusqu’au bout les intérêts de leurs clients.

« Nous allons demander si les qualifications retenues tant par le commissaire du gouvernement que par le juge d'instruction lèsent les intérêts de nos clients. Si les qualifications ne reflètent pas la réalité des faits, la réalité de comment Martinez Zogo assassiné, nous nous jetterons corps et âme dans le combat pour que le peuple Camerounais ait enfin la vérité », a-t-elle confié.