Actualités of Thursday, 9 March 2023

Source: www.camerounweb.com

Affaire Martinez Zogo : la face cachée du redoutable juge nommé par Paul Biya pour sceller le sort d’Amougou Belinga

Le tribunal militaire Le tribunal militaire

Jeune Afrique est revenu dans un article sur la personnalité du juge d’instruction nommé par Paul Biya pour connaître de l’affaire sur l’assassinat de Martinez Zogo. Le Magazine évoque par ailleurs la suite judiciaire que devrait connaître cette fameuse affaire.


« Le décret tant attendu a été signé le 6 mars à la présidence de la République camerounaise : Florent Aimé Sikati II Kamwo a été désigné pour être le juge d’instruction dans l’affaire de l’enlèvement et de l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo, retrouvé mort le 22 janvier. Le magistrat est aussi spécialement nommé vice-président du tribunal militaire de Yaoundé », annonce Jeune Afrique.

Jeune Afrique retrace par ailleurs le parcours de cet imminent magistrat.
« Florent Aimé Sikati II Kamwo n’est pas un inconnu des habitués du milieu de la défense et des tribunaux militaires camerounais. Il a travaillé dès 2006 en tant que lieutenant au sein de l’administration centrale du ministère de la Défense, à Yaoundé. Il a ensuite poursuivi sa carrière loin de la capitale, dans différentes régions sous tension.En 2015, il devient ainsi commissaire du gouvernement du tribunal militaire de Bafoussam, dans l’Ouest. Il y officie trois ans, avant d’être cette fois nommé à Garoua comme magistrat auprès des tribunaux militaires de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord, régions alors en première ligne dans la lutte contre les jihadistes de Boko Haram.

En 2020, nouveau changement d’affectation : Florent Aimé Sikati II Kamwo devient président du tribunal militaire de Bamenda, dans le Nord-Ouest. Il y est cette fois au contact des bataillons combattant dans le cadre de la lutte contre les rebelles indépendantistes ambazoniens et la grande criminalité liée à la crise dans les régions anglophones », indique Jeune Afrique qui loue son intégrité et sa compétence.

« La nomination, dans l’affaire Zogo, d’un juge d’instruction qui était jusqu’ici en poste à Bamenda est un message. On voulait manifestement quelqu’un qui risque peu d’être impliqué dans les luttes politiques de Yaoundé », analyse un magistrat de la capitale, qui décrit le nouveau vice-président du tribunal militaire comme « intègre et compétent ».Selon nos informations, Florent Aimé Sikati II Kamwo a reçu dès le 6 mars les avocats des principaux suspects de l’affaire Zogo, parmi lesquels figurent notamment le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, contre-espionnage camerounais), Léopold Maxime Eko Eko. Le juge d’instruction leur a avoué ne pas connaître le dossier et avoir besoin d’au moins une semaine pour le prendre en main » , confie JA.