De nouvelles révélations viennent jeter un éclairage troublant sur l'affaire Martinez Zogo. Selon un article exclusif de Jeune Afrique, une ordonnance de mise en liberté provisoire concernant deux des principaux accusés dans l'assassinat du journaliste camerounais a été au cœur d'une controverse en décembre 2023.
D'après les informations de Jeune Afrique, le 1er décembre 2023, une rumeur a circulé selon laquelle le juge d'instruction Sikati Kamwo aurait ordonné la remise en liberté provisoire de Léopold Maxime Eko Eko et de Jean-Pierre Amougou Belinga. Cette nouvelle a provoqué un véritable séisme dans l'affaire, soulevant des questions sur l'authenticité du document et ses implications pour la procédure judiciaire.
Jeune Afrique rapporte les témoignages de deux avocats de la défense qui affirment avoir eu entre les mains cette ordonnance de remise en liberté. Me Josiane Florence Ngoumou, avocate d'Eko Eko, a déclaré avoir reçu le document des mains du greffier Jean Didier Nkoa, avant que celui-ci ne le reprenne brusquement après un appel téléphonique. Me Tchoungang, avocat d'Amougou Belinga, a quant à lui affirmé posséder toujours une copie de cette ordonnance.
Les conséquences de cet épisode ont été importantes, selon Jeune Afrique. Le juge Sikati Kamwo aurait été dessaisi de l'affaire et muté dans le Nord du pays, perdant sa fonction de vice-président du tribunal militaire de Yaoundé. Quant au greffier Jean Didier Nkoa, il aurait disparu de son poste depuis lors.
Cette affaire soulève des questions sur la régularité de la procédure judiciaire. Comme le souligne Jeune Afrique, les avocats de la défense espèrent utiliser cet épisode pour obtenir une libération provisoire de leurs clients, voire l'arrêt des poursuites.
Jeune Afrique révèle également que cette affaire a créé des tensions au sein même du tribunal militaire. Certains employés dénoncent en coulisses les irrégularités qui ont entouré la mise à l'écart du juge et du greffier, qualifiant notamment la mutation du juge Sikati d'"affectation disciplinaire".
Alors que le procès se poursuit, Jeune Afrique indique que la prochaine audience, prévue le 21 octobre, pourrait être l'occasion pour le commissaire du gouvernement de s'exprimer sur cet épisode controversé. Le tribunal devra trancher entre trois options : reconnaître l'authenticité du document, maintenir la thèse du faux, ou différer son jugement sur cette question à la fin du procès.