Le procès de l'assassinat de Martinez Zogo, figure emblématique de la radio camerounaise, connaît un nouveau rebondissement. Le tribunal militaire de Yaoundé a décidé de renvoyer l'audience au 29 juillet 2024, dans l'attente du verdict de la cour d'appel concernant la requête des avocats de la défense qui demandent l'accès à l'intégralité du dossier de procédure.

Cette troisième audience, qui s'est tenue le lundi 6 mai à Yaoundé, a une fois de plus été dominée par la demande persistante des avocats de la défense d'obtenir une copie complète du dossier d'instruction. Les 30 avocats représentant les 17 accusés en font un préalable non négociable à la préparation de leur défense, tandis que le tribunal les invite simplement à consulter le dossier sur place.

Maître Seri Zokou, avocat de Léopold Maxime Eko Eko, ancien directeur général des services secrets camerounais (DGRE) accusé de "complicité de tortures", a souligné l'importance de cette demande : "Il est prévu dans le Code de procédure pénale que la personne mise en accusation a le droit de lever copie du dossier. [...] Nous sommes face à une injustice flagrante."

Les avocats de la défense dénoncent une inégalité de traitement, argumentant que le commissaire du gouvernement a accès à l'ensemble des éléments du dossier, contrairement à la défense. Ils considèrent cette situation comme une violation des principes fondamentaux du droit et sont déterminés à poursuivre leur combat juridique.
Pour rappel, l'assassinat de Martinez Zogo, enlevé le 17 janvier 2023 à Yaoundé et retrouvé mort quelques jours plus tard, avait profondément ému le Cameroun. Connu pour son ton critique et ses dénonciations virulentes de personnalités publiques, sa mort brutale avait soulevé de nombreuses questions sur la liberté d'expression dans le pays.

Le report de l'audience au 29 juillet 2024 marque un tournant crucial dans cette affaire. La décision de la cour d'appel concernant l'accès au dossier sera déterminante pour la suite du procès. Elle pourrait soit accélérer la procédure en permettant à la défense de préparer pleinement son argumentation, soit prolonger les débats procéduraux si la requête est rejetée.

Cette affaire continue de soulever des questions importantes sur la transparence de la justice et l'équité du procès dans une affaire qui a profondément marqué l'opinion publique camerounaise. Le verdict de la cour d'appel sera donc attendu avec impatience par toutes les parties impliquées et par l'ensemble de la société civile camerounaise.