Conduite de force devant le tribunal, Madame Akoumba s’est évanouie pendant que la justice lui posait des questions sur le processus de la collecte de la redevance audiovisuelle.
Mme Akoumba Justine, ancienne directrice des Affaires Administratives et Financières (DAF) à la Cameroon Radio and Television (CRTV) a longtemps été attendue devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS) pour faire un témoignage dans l’affaire Gervais Mendo Ze contre l’Etat du Cameroun. Plusieurs fois convoquée en vain, elle a finalement été conduite de force devant le tribunal le vendredi 22 juin 2018.
Alors que le tribunal l’interrogeait sur comment se faisait la collecte de la redevance audiovisuelle, l’ancienne DAF va se débiner. Il se pourrait en effet que l’indexée n’a jamais été interrogée sur cet aspect devant la barre. A ce moment, certains avocats attireront l’attention du tribunal sur le témoin. D’après l’hebdomadaire Kalara du lundi 25 juin 2018, Madame Akoumba, assise dans un box, va donner l’impression d’être victime d’un malaise. Celle-ci sera conduite quelques minutes après au Centre des Urgences de Yaoundé (CURY), après des vaines tentatives de la réanimer sur place.
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L’on ne saurait dire avec exactitude si ce sont les questions du TCS qui ont provoqué cet étourdissement, peut-on lire dans le journal. Néanmoins, l’évacuation de l’ancienne DAF à la CRTV à l’hôpital n’a pas mis un terme à l’audience. Il sera donc constaté par la suite, l’absence des deux témoins de M. Abah Abah, notamment le sénateur Nkodo Laurent et sieur Ngamo Hameni, qui eux aussi devaient comparaître dans les mêmes circonstances que Madame Akoumba.
Par ailleurs, la comparution forcée de l’ancienne DAF n’a pas manqué de susciter une controverse dans le prétoire. En effet, certains accusés et leurs avocats spéculaient sur la nécessité de recueillir absolument ce témoignage. Toutefois, cette affaire est renvoyée au 30 août prochain pour les réquisitions définitives du parquet sur la culpabilité des accusés.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le TCS est le théâtre d’une scène semblable. Interrogé il y a quelques années devant le tribunal au sujet de sa gestion calamiteuse de la Cameroon Airlines, Yves Michel Fotso avait été victime d’une attaque cardiovasculaire. Ceci après avoir appris qu’il devait débourser contre arrêt des poursuites, la somme de 70 milliards de FCFA.