Une vidéo, postée sur les réseaux sociaux, désigne formellement Martin Belinga Eboutou, Ministre-Directeur du Cabinet Civil de la présidence de la République Cameroun, comme le commanditaire de l’assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala.
Quelques heures après la diffusion d’un communiqué indiquant que l’évêque de Bafia se serait noyé, la pilule passe très mal au sein de l’opinion publique camerounaise. Dans une vidéo diffusée ce soir sur les réseaux sociaux, Vincent Sosthène Fouda indexe formellement Martin Belinga Eboutou.
Long d’environ 22 minutes, « Libre de dire, libre d’assumer, de dénoncer l’assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala » est un appel à la révolte, à ne plus se taire, pour la vérité. V. S. Fouda y accuse Belinga Eboutou d’avoir servi « d’appât » pour faire assassiner Mgr Jean-Marie Benoît Bala.
Pour lui, le communiqué du Procureur près la Cour d’Appel du Centre « est un véritable tissu de mensonges ». Il affirme que le défunt évêque « a été sorti de son domicile par un coup de fil passé par le Directeur du Cabinet Civil, il était exactement 22h 47mn ». Il aurait sonné à sa porte en lui disant : « Monseigneur, je suis devant votre clôture ».
C’est alors, poursuit-il, que Mgr Bala serait « sorti de sa chambre, il a ouvert son portail et s’est retrouvé nez à nez avec ceux qui l’ont enlevé ». Pour lui, « Jean-Marie Benoît Bala ne s’est pas donné la mort. il ne s’est pas noyé et il n’a pas été noyé. Il a été tué avant d’être jeté dans l’eau ».
L’évêque de Bafia aurait été reconduit à l’intérieur de son domicile « et c’est là qu’il a commencé à être maltraité ». Mgr J.-M. Benoît Bala aurait « reçu un autre coup de fil, il était 22h 56mn d’un parent. Il a dit à ce parent, en langue Ewondo : Je te rappelle ».
Voyant que Monseigneur ne le rappelait pas, le parent aurait téléphoné à Mgr Jean Mbarga, Archevêque métropolitain de Yaoundé. C’était aux aurores, aux environs de 6h. Aussi demande-t-il que l’Archevêque de Yaoundé soit entendu.
Il demande également que Belinga Eboutou soit déchargé de ses fonctions et mis à la disposition de la justice. Il exige les têtes du DGSN, Martin Mbarga Nguélé, du Secrétaire d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie, Jean-Baptiste Bokam et Jean-Fils Kléber Ntamack, Procureur de la République près la Cour d’Appel du Centre.
Il considère par ailleurs que cet assassinat « était un avertissement contre la vérité, un coup de semonce contre la liberté, contre la capacité même d’avoir raison, de raisonner ». Avec cet acte, martèle-t-il, « l’on vient de nouveau d’assassiner la liberté ; d’assassiner la capacité même à se faire confiance entre-nous ». Et appelle tous les camerounais à se lever pour défendre la vie et la liberté.