Au cours d’une conférence de presse donnée lundi à Douala, Issa Tchiroma Bakaray, Ministre de la Communication n’est pas passé par quatre chemins pour accuser des acteurs politiques de l’opposition de vouloir instrumentaliser à des fins politiciennes, le désarroi de la famille de Monique Koumatekel, cette femme de 31 ans morte avec ses jumeaux dans le ventre faute de soins. Le porte parole du Gouvernement est allé jusqu’à qualifier ces acteurs de « Politiciens de la petite semaine ».

« Vous me donnez simplement l’opportunité de revenir sur deux points. Le premier point, c’est l’instrumentalisation de la souffrance, de la misère d’une famille par des politiciens de la petite semaine qui veulent instrumentaliser la souffrance et la douleur pour des raisons et des besoins politiciens. C’est intolérable, c’est inacceptable, personne n’a le monopole de cœur… » A décoché le Mincom.

Une « provocation » que l’opposition ne semble pas avoir digéré. Le Cameroon People Party (CPP) est  l’une des premières formations politiques à réagir à ces allégations d’Issa Tchiroma Bakary.

Interrogé par Radio Equinoxe, Franck Essi le secrétaire général de ce parti a qualifié cette sortie ministérielle d’ « exercice malheureux », expliquant que « les hommes politiques ne sont pas disqualifiés à avoir aussi une réaction face à un tel drame  qui n’est pas le premier qui se produit systématiquement dans notre système de santé ». « Nous avons l’habitude d’être confrontés à ce genre de situation et nous n’admettons pas qu’à un seul moment, on vienne nous faire la leçon.

Des leçons quand on a des ministres qui sont incapables de dire la vérité, qui sont incapables de rapporter les faits et qui se précipitent à raconter des histoires, quand les faits sont en train de les rattraper aujourd’hui… Celui qui est en train de faire de l’instrumentalisation, de la récupération, c’est monsieur le ministre alors qu’il devrait au nom du gouvernement annoncer des mesures spéciales, urgentes pour qu’on humanise nos hôpitaux et pour que les camerounais puissent enfin avoir accès à des soins de santé de qualité », a ajouté le numéro 2 du parti d’Edith Kahbang Walla.

La patronne du CPP elle, pense que Tchiroma ne suit que le sillage tracé par son patron Paul Biya, président de la République.  « Nous n’allons pas rentrer dans les qualifications. Je pense que monsieur Tchiroma suit l’exemple de son patron qui nous traite d’apprentis sorciers.

Qu’il suive avec ce genre de remarque, n’est surprenant pour personne et je crois que c’est l’erreur que commet ce régime de manière systématique. Il pense que les camerounais sont idiots, qu’ils n’ont pas les moyens pour réfléchir d’eux-mêmes et que soit, eux qui sont au gouvernement peuvent manipuler les camerounais, soit nous qui sommes dans l’opposition pouvons instrumentaliser les camerounais.

Nous disons non. Ce régime a une peur bleue des réseaux sociaux mais croyez moi, même si c’est de bouche à oreille, même si c’est par des tam-tams, les camerounais sont des citoyens qui veulent que leur système de santé marche. » A-t-elle indiqué. Le CPP rappelle qu’aucun parti politique n’avait pris les devants dimanche, lors de la manifestation organisée devant l’Hôpital Laquintinie.