Une nouvelle confrontation éclate entre Franklin Nyamsi, activiste franco-camerounais, et Sylvain Itté, ancien ambassadeur de France au Niger. Au cœur de cette affaire : la mort tragique d'un agent de sécurité nigérien à l'ambassade de France à Niamey en septembre 2023.

Selon les révélations de Jeune Afrique, une plainte a été déposée le 20 janvier dernier au tribunal judiciaire de Paris. Cette action en justice, qualifiée d'"historique" par Franklin Nyamsi, vise non seulement l'ancien ambassadeur Sylvain Itté mais également l'État français.

L'affaire concerne le décès de Moustapha Banga, un agent de sécurité nigéro-burkinabè de 34 ans qui travaillait pour la société Gadinet à l'ambassade de France. Les versions des faits divergent radicalement entre les deux parties. D'un côté, les plaignants, représentés par un collectif d'avocats de l'Institut de l'Afrique des libertés, accusent l'ancien ambassadeur d'avoir ordonné "l'assassinat" de l'agent. De l'autre, Sylvain Itté dénonce un "tissu de mensonges" et évoque un accident tragique.

D'après Jeune Afrique, des images de vidéosurveillance consultées par le magazine sembleraient contredire la version des plaignants. Alors que ces derniers affirment que la victime tentait de s'échapper de l'ambassade, les images montreraient au contraire un homme cherchant à y pénétrer avant de se retrouver coincé dans un portail.

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions. L'ancien ambassadeur, qui avait été déclaré persona non grata par la junte au pouvoir à Niamey en août 2023, affirme que cette plainte serait une riposte à sa propre action en justice contre Franklin Nyamsi pour diffamation.

L'activiste franco-camerounais, récemment condamné par le tribunal correctionnel de Rouen pour détournement de fonds, se dit mandaté par la famille du défunt et par le régime militaire nigérien. Face à ces accusations, Sylvain Itté annonce son intention de déposer une nouvelle plainte pour "dénonciation calomnieuse".

Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre certains activistes panafricains et la diplomatie française, dans un contexte régional marqué par la multiplication des coups d'État au Sahel et la remise en cause de l'influence française dans la région.