L'on se souvient que le premier cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qui a, très tôt, sai s i la balle au bond et a informé l'opinion publique nationale et internationale sur des militants du parti qui quitteront le train de la renaissance parce instrumentalisés par les officiel s du pouvoir de Yaoundé, est le trésorier national du Mrc, Alain Fogue Tedom. C'était en 2020 quelques semaines après l'annonce du boycott, par le directoire, du double scrutin législatif et municipal. Bien de personnes étaient stupéfaites d'entendre parler de ces éventuels départs. Il avait annoncé que bien de cadres du parti sont approchés par les officiels du régime de Yaoundé. Question de saper l'idéologie du parti, de créer la dissidence à l'interne et d'abandonner le train de la renaissance.
Quelques mois plus tard, les premières démissions ont été visibles. Martin Ambang, ancien 4ème vice-président national du Mrc, Célestin Djamen, ancien secrétaire national en charge des droits de l'homme, Christian Fouelefack, ancien président de la fédération départementale du Mrc de la Menoua, ont lâché du lest et ont démissionné. D'aucuns ont décidé de prendre la distance avec le parti et gardent, aujourd'hui, mutisme. Quelques-uns ont été exclus ces derniers temps et ont rejoint d'autres formations politiques. Certains ont, manifestement, décidé de choisir la posture de dissidents bien que restant dans la formation politique. C'est le cas de Michèle Ndoki qui, depuis le 5 juin 2022, a, après un séjour de plusieurs mois en Côte d'Ivoire, est revenue au pays et a tôt fait de faire sa réapparition sur les antennes de Canal 2 international à l'émission « L'Arène ». C'est ce jour-là que la vice-présidente du mouvement des femmes du Mrc a annoncé sa candidature pour la prés idence nationale du Mrc. Toute chose ayant ébahi plus d'un. Depuis ces trois dernières années, cette femme politique a observé une distanciation à l'endroit de l'organisation politique à laquelle elle appartient. D'après les informations rendues publiques par le staff dirigeant, M. Ndoki ne participait plus aux réunions du directoire, ne payait plus ses cotisations, bafouait les textes du parti, brocardait le leader de sa formation politique et a même créé, entre-temps, un mouvement dénommé "Les bâtisseurs". Peut-être sera-ce son nouveau parti politique comme Apar de Célestin Djamo Djamen. Soit! Il s'agit là de l'option pour la déviance, la dissidence, la réactance et pour la résistance au leader et aux méthodes de fonctionnement d'une organisation politique, laquelle dispose de ses principes normatifs régulateurs de la vie politique interne. En un mot comme en mille, cet acte de défiance assorti de dédain est la preuve manifeste et palpable de la non-conformité de cette dernière avec la ligne politique et la discipline du parti. Toute chose expliquant, aujourd'hui, la prise de la décision de son exclusion définitive du parti. Cette décision ne rencontre pas l'assentiment de plus d'un.
C'est tout à fait normal. L'unanimisme n'est pas de ce monde. Au regard de cette posture non-conforme avec l'idéologie, les normes, les règles et les valeurs du parti, que s'est-il passé pour que certains Mrcistes décident, ex-cathedra, de pas ser de la logique de conformiste à celle de déviant politique ? À la lumière du constat fait par Alain Fogue, des officiels du pouvoir de Yaoundé ont diligenté des mécanismes d'action et des pratiques malicieuses pour capter, happer et instrumentaliser certains militants à coups d'espèces sonnantes et trébuchantes. L'enjeu étant de travailler à la fragilisation, à la division et à la déstabilisation du parti. Le Mrc étant une force politique ultra dominante dans le champ politique camerounais, l'objectif des émissaires du pouvoir de Yaoundé est de corrompre certains acteurs politiques afin de créer toute logique de fissure de cette formation politique.
C'est ce qu'il est convenu d'appeler le processus d'upecisation du Mrc. L'administration, au Cameroun, joue donc un rôle de flagellation des formations politiques camerounaises . Nous l'avons vu, par exemple, en 2018. Le ministre de l'Administration territoriale (Minat), toujours en poste, avait, au mépris de la loi, imposé des pseudos leaders à la tête de certaines formations politiques de l'opposition camerounaise. Samuel Tita Fon avait été imposé à la tête du Cpp(Cameroon people's party) en lieu et place de Édith Kah Walla, présidente nationale, qui avait été élue au dernier congrès du parti. Kah Walla, qui avait attaqué cette fantoche et lacunaire décision en justice, avait eu gain de cause à deux reprises. Le même Minat avait aussi imposé Robert Bapooh Lipot comme secrétaire général de l'Upc(Union des populations du Cameroun) en lieu et place du Dr Pierre Baleguel Nkot dûment élu et reconnu depuis les dernières assises du congrès dudit parti. Bapooh Lipot avait même été coopté comme éminent membre du G20 avec Jean De Dieu Momo, leader national du Paddec (Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun).
Au terme de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018, Momo avait été promu ministre délégué auprès du ministre de la Justice et Bapooh Lipot nommé président du conseil d'admini s tration de la Société de recouvrement des créances (Src). Le même Minat avait, pire encore, imposé Anicet