De nouveaux détails filtrent de l’affaire détention de Émeline Mvogo, la responsable du centre régional des impôts de Yaoundé. Selon les révélations du magazine Jeune Afrique, la confrontation entre Jean-Pierre Amougou Belinga et ce cadre de la Direction Générale des Impôt n’a pas été riche en preuves. Le patron du groupe l’ANECDOTE dont les médias se targuent de détenir des preuves contre Émeline Mvogo , n’a pas été en mesure de sortir les éléments compromettants tant attendus.
« Toujours prompt à médiatiser ses conflits, Belinga avait annoncé détenir des éléments de preuve susceptibles d’étayer ses accusations contre cette inspectrice des impôts. Pourtant, selon nos informations, l’homme d’affaires n’a produit ni document ni image attestant d’une remise d’argent en espèces. Les deux témoins cités par le plaignant, le directeur administratif et financier et le conseiller fiscal du groupe, n’ont pu lui venir en aide. Ils ont dit n’avoir assisté à aucune transaction », relate Jeune Afrique qui explique que le juge s’est uniquement basé sur des « indices » pour ordonner un mandat de dépôt contre Émeline Mvogo accusée de « concussion, abus de pouvoir et trafic d’influence »
« C’est donc parole contre parole. Celle d’Amougou Belinga, proche des ministres Louis-Paul Motaze (Finances) et Laurent Esso (Justice), contre celle d’Émeline Mvogo, fonctionnaire missionnée par Modeste Mopa Fatoing, le directeur général des impôts (DGI), réputé proche de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence. En l’absence d’éléments de preuve, la juge s’est donc fondée sur des « indices » pour placer la fonctionnaire sous mandat de dépôt », détaille le journal.
Contrairement aux informations relayées par Vision 4, une chaîne de télévision appartenant à Amougou Belinga, la confrontation n’a pas vraisemblablement pas été en faveur du patron du groupe l’Anecdote. Les charges retenues contre dame Mvogo ont d’ailleurs été revue au grand étonnement de tous.
« Fait troublant, cependant : dans la décision de mise sous mandat de dépôt, il n’est plus fait mention de « tentative d’extorsion » ni d’ « escroquerie en bande organisée », termes par lesquels le promoteur des chaînes de télévision Vision4 qualifiait jusque-là les faits. Le patron de presse n’avait d’ailleurs pas hésité à instruire un procès médiatique contre la jeune femme sur ses propres antennes. Dans un portrait à charge, un journaliste l’avait dépeinte en « cheffe de gang d’un groupe de huit fonctionnaires véreux », rapporte Jeune Afrique.