Actualités of Wednesday, 25 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Affaire Ramon Cotta : un nouveau rebondissement qui fait froid dans le dos

Affaire Ramon Cotta : un nouveau rebondissement qui fait froid dans le dos Affaire Ramon Cotta : un nouveau rebondissement qui fait froid dans le dos

Dans une nouvelle avancée de l'affaire Ramon Cotta, le Collectif Sylvain SOUOP intensifie ses efforts pour obtenir la libération de l'activiste détenu depuis deux mois. Une requête d'habeas corpus a été déposée auprès du juge compétent, alors que les circonstances de l'arrestation et de la détention de Cotta restent controversées. Cette action juridique s'inscrit dans un contexte de pression croissante de la part d'organisations internationales de défense des droits de l'homme, qui réclament des comptes sur cette affaire aux contours encore flous.



COMMUNIQUÉ
SUR L'AFFAIRE
RAMON COTTA
L'opinion est informée que le Collectif Sylvain SOUOP vient de saisir, cet après-midi du 24 septembre 2024,le juge d’Habeas Corpus, d'une requête en libération immédiate du sieur Ramon Cotta, détenu arbitrairement à la Prison secondaire de Yaoundé sise au SCRJ SED après sa déportation de Libreville-Gabon, depuis deux(2) mois, pour des fins jusqu'alors obscures.
Cette requête intervient dans un contexte où les "Chefs" qui ont menés ces opérations illégales ne sont encore redevables de rien, malgré nos multiples interpellations, celles récentes de l' ACAT-FRANCE ( https://www.acatfrance.fr/.../cameroun_torture_yves...) et de HRW(https://www.hrw.org/.../cameroon-disappeared-activist...)
L'opinion sera tenue informée des suites.
Fait à Yaoundé ce 24 septembre 2024.
Pour le Collectif
Me Hippolyte B.T MELI.





Allégations de tortures sur l’activiste Yves Kibouy Bershu.
L’activiste camerounais Yves Kibouy Bershu, également connu sous les pseudonymes de Ramon Cotta et Steve Akam, aurait subi des tortures durant sa détention au secret au Cameroun. Les autorités camerounaises ont failli à leurs obligations de protection et doivent, conformément aux lois en vigueur, ouvrir une enquête afin que les responsables de tels actes, qui sont contraires au droit camerounais, soient traduits en justice.







Qui est Yves Kibouy Bershu ?
Yves Kibouy Bershu, également connu sous les pseudonymes Ramon Cotta et Steve Akam, est un activiste camerounais qui s'est fait un nom sur les médias sociaux grâce à ses critiques virulentes du régime en place au Cameroun. Son engagement et sa voix forte sur des sujets politiques sensibles lui ont permis de rassembler une communauté de soutien, mais aussi d'attirer l'attention sur les enjeux sociopolitiques du pays. Plusieurs de ses vidéos postées sur TikTok ont été largement relayées. Depuis dix ans, il vivait au Gabon. Il a soudainement disparu à Libreville, le 19 juillet 2024 vers 10h00 du matin, après avoir été arrêté par des policiers gabonais. Durant deux jours, il est détenu au secret dans un lieu non identifié. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux le 21 juillet 2024, l’activiste apparaît debout devant une barrière, au poste frontière entre le Gabon et le Cameroun, au niveau de la ville camerounaise de Kye-Ossi, menotté et entouré de membres de la police camerounaise. Dans cette vidéo, Yves Kibouy Bershu demande pardon au Président de la République du Cameroun ainsi qu’aux autorités gabonaises. Après cette vidéo, il disparaît à nouveau. Le renvoi d’Yves Kibouy Bershu du Gabon vers le Cameroun s’est effectué de manière extrajudiciaire, en violation du droit gabonais et camerounais ainsi que de l’article 4 de l’Accord d’extradition du 28 janvier 2004 entre les États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Un activiste vraisemblablement torturé durant sa détention au secret
Le 31 juillet 2024, Maître Hippolyte Meli Tiakouang a indiqué avoir été mandaté pour défendre Yves Kibouy Bershu. Le 7 août, il annonce avoir saisi diverses autorités camerounaises afin de déterminer où se trouvait son client, « conduit de force au Cameroun sans respecter la procédure légale », et de connaître son statut juridique. Le 20 août, la défense informe l’opinion publique, avec une photo à l’appui, via un message posté sur les réseaux sociaux que « Ramon Cotta est bien en vie. Fin de sa détention in Communicado aujourd'hui. Il doit faire face à des accusations pénales spectaculaires, du genre : actes de terrorisme, financement du terrorisme, trafic d'armes, insurrection, outrage au chef de l'Etat et membres du Gouvernement ».

Yves Kibouy Bershu a été retrouvé dans une cellule du tribunal militaire de Yaoundé, paralysé du côté gauche et souffrant de « graves déficiences visuelles ». Selon son témoignage, il aurait été transféré le 21 juillet à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) à Yaoundé. Pendant trois jours, il aurait été détenu dans une pièce exposée à des lumières très vives, ce qui lui a causé de graves problèmes oculaires. À deux reprises, il aurait été interrogé sous la torture.

Des agents de la DGRE lui auraient attaché les mains et les pieds, l’auraient frappé et piétiné. Le 24 juillet, il aurait été transféré au Secrétariat d’État à la Défense (SED), où il semble être encore détenu à ce jour. Comme l’a indiqué son avocat, Yves Kibouy, Bershu est accusé par le tribunal militaire de Yaoundé d’actes de terrorisme, d’insurrection, de financement du terrorisme, de trafic d’armes, ainsi que d’insulte au chef de l’État et aux membres du gouvernement.

Après une vaste mobilisation de l’opinion publique, le 4 septembre 2024, Maître Hippolyte Meli Tiakouang annonce qu’Yves Kibouy Bershu a enfin reçu les médicaments dont il avait besoin. Il a fallu attendre plus d’un mois, ainsi qu'une pression significative de la société civile, pour que l’activiste puisse bénéficier de ce droit. Cependant, l’état de santé d’Yves Kibouy Bershu demeure précaire en raison des violences subies en détention.

Mobilisons-nous auprès des autorités camerounaises pour leur demander de garantir l’intégrité physique et psychologique d’Yves Kibouy Bershu et d’enquêter sur les allégations de tortures commises à son encontre.

Contexte
Le Cameroun, pays d’Afrique centrale, fait face à de nombreux défis en matière de droits humains, principalement en raison de sa situation politique et sécuritaire. Depuis 1982, le pays est dirigé par Paul Biya, l'un des chefs d'État les plus anciens en exercice au monde. Sous son régime, des tensions politiques ont perduré, notamment à cause de la répression des voix dissidentes et des allégations de fraudes électorales. Les libertés d'expression, de réunion et de la presse sont souvent restreintes, entraînant l'arrestation de journalistes et d'opposants politiques.

Sur le plan sécuritaire, le Cameroun est confronté à plusieurs crises. Dans la région de l'Extrême-Nord, le groupe terroriste Boko Haram mène des attaques violentes, aggravant les conditions de vie des populations locales. De plus, depuis 2016, le pays est en proie à un conflit dans ses régions anglophones, où des groupes séparatistes luttent contre le gouvernement central pour obtenir l'indépendance et réclament la création d'un État autoproclamé nommé Ambazonie. Ce conflit a engendré de graves violations des droits humains, avec des exactions signalées des deux côtés : exécutions sommaires, enlèvements, incendies de villages et tortures. Les populations civiles sont les premières victimes de ces violences, avec des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés internes.

Les droits des minorités, des femmes et des enfants sont également affectés dans un contexte où l'impunité pour les crimes commis est répandue. Malgré les appels des organisations internationales, la situation demeure préoccupante, avec peu de signes d'amélioration.