Alors que le Chef de l’Etat a instruit le ministre d’Etat/Secrétaire général de la présidence de la République de contacter la famille du défunt pour régler définitivement cette question, le mystère reste entier quant au paiement de l’argent débloqué, à quelques jours des funérailles prévues les 18 et 19 décembre prochains à Lolodorf.

C’est une note d’information portant en médaillon, la photo de René Jacques Ngouo Woungly Massaga dit « commandant Kissamba », que le tango entre la famille de l’illustre défunt et le Secrétariat général de la présidence de la République a été relancé.

Dans ce document dont le Messager a obtenu copie, le président du comité d’organisation des obsèques et des funérailles de la défunte icône de la lutte pour les indépendances, renseigne que le Chef de l’Etat vient de donner son haut accord pour « l’organisation des funérailles dignes et la pose de la première pierre du Mausolée du feu Ngouo Woungly Massaga René Jacques personnage historique du Cameroun ».

A en croire Thierry Marcel Massaga, « après entretien avec les services du Secrétaire général à la présidence, sur les hautes instructions de monsieur le ministre d’Etat/Sgpr où le dossier suit son cours », les élites du département de l’Océan, la classe politique, la société civile, les hommes d’églises, la presse nationale et internationale sont invités à « se mobiliser et se rendre massivement à Lolodorf le dimanche 19 décembre 2021 à partir de 10h, ceci permettra de rendre un vibrant hommage au feu Woungly Massaga et de saluer l’action historique posée par le président de la République », peut-on lire sur la note.

Ce qui est intrigant dans cette sortie, c’est que nulle part il n’est mentionné le déblocage de l’argent. On n’a pas donc fini d’ergoter sur la fameuse enveloppe allouée à l’organisation des obsèques du célèbre nationaliste. Un an après la cérémonie d’inhumation, la famille de ce dernier n’a toujours pas perçu le moindre copeck de ce qui est convenue d’appeler « aide du Chef de l’Etat ». Après de nombreuses démarches entreprises et une année entière de tractations et d’actions engagées dans l’espoir de rentrer en possession de ce pactole, rien n’a bougé d’un iota.

Thierry Massaga confie avoir enfin reçu le premier appel du secrétariat général de la présidence de la République le 2 novembre 2021 à 14h22. Se réjouissant au passage de ce que le Chef de l’Etat a ordonné l’ouverture d’un fonds qui servira à organiser les funérailles et la pose de la première pierre du Mausolée en l’honneur de l’illustre disparu.

« Cette fois, nous avons eu une réponse positive. Ils nous ont dit (servicesSgpr , Ndlr) qu’ils avaient le dossier entre les mains. On m’a dit que l’affaire était en cours et que la famille devra attendre. Il faudra donc attendre et voir », confie le président du Comité d’organisation de cette double cérémonie.

Vers une énième promesse fallacieuse ?

Mais l’attente semble durer une éternité puisqu’on n’en est plus qu’à 15 jours de l’événement prévue pré- cisément à Linzouang, district de Lolodorf, département de l’Océan dans la région Sud. La famille aura-t-elle le temps de se mobiliser pour bien préparer cet ultime hommage à la légende qu’a été Woungly Massaga ? A-t- on les assurances que l’on ne s’achemine pas vers une énième pro- messe fallacieuse ?

«Je suis sûr que nous ne pouvons plus remettre en cause les instructions du Président de la République. J’ai remercié le chef de l’Etat pour l’acte qu’il a posé. Et comme il y a toujours des gens qui sabotent son action et son travail, c’est pour cette rai- son que j’ai commencé par le remercier d’avoir une nouvelle fois ordonné le déblocage des fonds pour ces événements », rassure Thierry Massaga. Sans doute pour masquer le stress qui s’est emparé de lui depuis des mois.

On se souvient pourtant que face aux hommes de médias en septembre dernier , celui qui est par ailleurs représentant de la famille, a présenté des copies d’une correspondance datant du 18 août 2021 à la haute attention du président de la République pour l’informer de ce que la (mystérieuse) aide débloquée pour accompagner cette figure historique à sa dernière demeure, n’est jamais parvenue aux ayant-droits. Le montant de l’enveloppe qui s’élève à deux millions de Fcfa s’est visiblement évaporé entre le palais d’Etoudi et le Lolodorf natal du « Commandant Kissamba ».

Notre interlocuteur qui couvrait le destinataire de sa lettre, d’un chapelet d’éloges, d’hommages et de remerciements pour ce qu’il a fait du vivant et même à la mort de son oncle, était même convaincu qu’après cet appui débloqué par les bons soins du Cabinet civil, Paul Biya lui-même, avait octroyé une aide supplémentaire à la famille quelques jours avant les funérailles de cette figure emblématique des libertés. Le chrono est (re)lancé. On attend !