Le délégué spécial du bâtonnier pour la région de l’Ouest, en date du 31 mai 2022, a porté plainte contre le Commandant de la compagnie de brigade de gendarmerie (Cocom) de Bafoussam 1er , l’officier de gendarmerie Yvan Simon-pierre Atangana et ses éléments. Pour arrestation et séquestration aggravées, torture, abus de fonction à l’encontre de Me Jean Claude Tella, avocat au Barreau du Cameroun, le 29 mai 2022 à Bafoussam.
La plainte signée en date du 31 mai 2022 par le délégué spécial du bâtonnier pour la région de l’Ouest, Me Antony Tchagyou Paho, contre le Commandant de la compagnie de brigade de gendarmerie (Cocom) de Bafoussam (I), « l’officier de gendarmerie Yvan Simon-pierre Atangana, Ndlr » et ses éléments pour des infractions: d’arrestation et séquestration aggravées, de torture, d’abus de fonction à l’encontre de Me Jean Claude Tella, avocat au Barreau du Cameroun à Douala et adressée au Commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de l’Ouest à Bafoussam, est formelle. L’exposé des motifs de cette requête fait observer qu’en date du 29 mai 2022, alors qu’il se rendait à une réunion à Bafoussam, Me Tella a été approché par trois individus en civil qui l’ont embarqué à bord d’un véhicule de tourisme. Sans même se présenter à lui, ni lui notifier les raisons de son arrestation, ni lui présenter un mandat ou quelque titre que ce soit pouvant justifier une telle capture.
Dans un premier temps, la victime a d’abord pensé à un enlèvement au regard du modus opérandi. Ce n’est qu’à la Compagnie de gendarmerie de Bafoussam (I) « où il a été conduit qu’il s’est rendu compte que ses bourreaux en civil étaient, en réalité, des gendarmes » en service dans ce camp militaire. Y étant, alors qu’il venait de décliner son identité comme avocat et sollicité qu’il lui soit donné les raisons de son arrestation, il a été déchaussé, déshabillé par un sous-lieutenant présent en ce lieux, avec brutalité au point où ses vêtements se sont déchirés et jeté par la suite en cellule. A peine y avoir passé quelques minutes, sous les ordres du Commandant de cette unité, les gendarmes en faction l’y ont extirpé, après l’avoir passé à tabac, ils ont menotté ses mains dans le dos. Aux environs de 22 h, alors qu’il était toujours nu et menotté, il a reçu la visite d’une gendarmettes qui l’a arrosé de deux seaux d’eau froide. « La victime qui a passé toute la nuit dans cet état physiquement insoutenable et humiliant ne sera libérée que le lendemain, grâce à l’intervention de quelques auxiiaires de justice de la Région, informés de la situation, les quels avaient immédiatement saisi le Procureur de République près les tribunaux de Bafoussam. Qui est descendu dans cette unité, a constaté la gravité de cette barbarie et a immédiatement instruit que la victime soit délestée de ses menottes et mis en liberté. » C’est ainsi que Me Tella a immédiatement été conduit à l’hôpital de district de Bafoussam où il a été mis sous soins intensifs.
Infractions militaires
Cet exposé fait, somme toute, considérer que « cet acte d’abus et de barbarie qui a causé de graves traumatismes physiques et psychiques à l’avocat, » ne sauraient rester impunis dans un Etat de droit. Dans les rangs des auxiliaires de justice à Bafoussam, selon de sources bien informées, la plainte adressée au
Commissaire du gouvernement, concerne, intentionnellement, 3 pandores à savoir deux gendarmes et une gendarmette, responsables des infractions incriminées. Le représentant du ministère public, saisi, a ordonné l’ouverture d’une enquête et le déferrement par devant lui des gendarmes suspects. « Il faut noter que la plainte a été adressée au Commissaire du gouvernement parce qu’il s’agit des infractions militaires. Les faits ayant été commis non seulement par des militaires mais également dans un camp militaire. L’on attend que la procédure suive son cours normal et que le droit soit dit. Car ce type d’acte de barbarie infligé à un avocat sans aucune raison apparente, laisse imaginer le calvaire que les hommes en tenue font subir aux citoyens ordinaires, » explique, un avocat.