• Le président du MRC a rendu public ce samedi, une déclaration
• Cette déclaration était relative aux actes de xénophobie dont des Bamoun ont été victimes à Menve'ele dans le sud
• Ces Bamouns ont été chassés alors qu'ils étaient installés dans le sud depuis de nombreuses années
La sortie de Maurice Kamto n'a pas du tout plu à plusieurs camerounais, principalement ceux de la région du sud qui accusent Kamto de vouloir plaire à sa communauté, les Bamilékés et la communauté Bamoun tout accusant la communauté Béti.
Dans son communiqué, Kamto a dressé une liste d'actes de xénophobie dont certaines communautés ont été victimes sous le silence des autorités. Une liste que certains Bétis n'ont pas apprécié.
"- Janvier 2008 à Yaoundé lors des émeutes contre la faim où un ministre de la République avait publiquement stigmatisé les communautés de la région de l'Ouest;
- En 2008 à Akonolinga où une chasse à l'homme avait été lancée par des natifs contre des personnes de la division Menoua dans l'ouest du Cameroun ;
- En avril 2019 à Obala où une chasse à l'homme avait été organisée par certaines communautés indigènes contre les populations du nord du Cameroun ;
- En octobre 2019, où des commerces de plusieurs opérateurs économiques, principalement de l'Ouest et du Nord, ont été saccagés suite à une accusation portée contre la communauté bamoun pour le meurtre d'un conducteur de moto. Cependant, l'enquête ouverte a ensuite établi que l'auteur était un parent de la victime. À ce jour, aucune enquête n'a été ouverte contre les auteurs de ces actes de xénophobie, sans parler de l'indemnisation des victimes", a écrit Maurice Kamto.
La sortie de Kamto a été appréciée par plusieurs de ses abonées sur les réseaux sociaux. Mais elle a été aussi violemment critiquée par certains qui estiment que le président du MRC a toujours eu une haine envers les Bétis.
"En région du Sud, encore le sud et toujours le sud. Socle granitique du renouveau, cratère béant du tribalisme et de la haine. Qu'attend Atanga Nji pour y envoyer ses serpents affamés, ou alors les serpents affamés sont exclusivement destinés à être aux trousses des adversaires politiques ?", écrit un abonné du nom de Ben Gourion
"Oiseau de mauvais augure! Tu as oublié en octobre 2018 lorsqu'un responsable politique a lamentablement échoué aux élections présidentielles prenait pour unique argument, pour justifier son fiasco, la stigmatisation de la communauté Beti. Tout ceci est une suite logique. Tu restes cohérent à ta stratégie, opposer les Camerounais à leurs frères. Tu devras encore attendre longtemps parce que ça ne marchera pas", écrit Christian Ambassa
"Et dans tout son récit il a malhonnêtement oublié les événements de TONGA. Il fallait uniquement citer les zones Beti juste pour plaire à la meute. Et pourtant nous enregistrons ce genre d'événement partout au Cameroun. Ok il faut à tous prix montrer que le peuple Beti est tribaliste et xénophobe; sans soucis. Mais une vérité reste et demeure, nul ne peut être Président dans ce pays en comptant uniquement sur sa communauté ou en montrant que le peuple Beti est le pb de ce pays: si c'est votre stratégie pour dormir à Etoudi alors vous êtes un double rêve", écrit Yvan Blessing.
Ci-dessous, la déclaration de Kamto en intégralité
Dans la nuit du dimanche 6 mars 2022, le corps sans vie d'un natif de Memvelé, au sud du Cameroun, a été retrouvé dans les eaux du barrage. Dans le processus, des accusations sont portées par les populations indigènes sur la forte communauté bamoun vivant à Memvelé et composée principalement de pêcheurs.
Face à la gravité de la situation, les représentants de la communauté bamoun, tout en contestant les accusations portées contre leurs membres, vont s'adresser aux communautés indigènes pour l'apaisement.
C'est alors qu'un groupe d'indigènes furieux a vandalisé et découpé les pirogues des pêcheurs Bamoun, tout en promettant la mort à tous les Bamoun encore présents à Memvelé après l'enterrement du défunt. Paniqué et se sentant abandonné par les autorités administratives, et en particulier la police, plusieurs membres de la communauté bamoun, craignant pour leur vie, ont fui à la hâte la localité de Memvelé pour se retrouver dans leurs différents villages de la Division nominale.
Ces actes de xénophobie, devenus récurrents, et très souvent alimentés ou passés en silence par les autorités administratives ou politiques, nous rappellent d'autres cas notamment :
- Janvier 2008 à Yaoundé lors des émeutes contre la faim où un ministre de la République avait publiquement stigmatisé les communautés de la région de l'Ouest;
- En 2008 à Akonolinga où une chasse à l'homme avait été lancée par des natifs contre des personnes de la division Menoua dans l'ouest du Cameroun ;
- En avril 2019 à Obala où une chasse à l'homme avait été organisée par certaines communautés indigènes contre les populations du nord du Cameroun ;
- En octobre 2019, où des commerces de plusieurs opérateurs économiques, principalement de l'Ouest et du Nord, ont été saccagés suite à une accusation portée contre la communauté bamoun pour le meurtre d'un conducteur de moto. Cependant, l'enquête ouverte a ensuite établi que l'auteur était un parent de la victime.
À ce jour, aucune enquête n'a été ouverte contre les auteurs de ces actes de xénophobie, sans parler de l'indemnisation des victimes.
De plus, l'attitude complaisante et complice des autorités administratives et politiques du parti au pouvoir n'est pas surprenante puisque ces derniers ont choisi d'exploiter le tribalisme et la xénophobie à des fins politiques et électorales, en défiance d'unité et d'intégration nationale qu'ils louent toute la journée sans aucune conviction.
Aussi le MRC :
- témoigne aux pêcheurs du Noun victimes de cette xénophobie à Memvelé toute sa sympathie et sa compassion les plus sincères ;
- exprime sa gratitude et ses encouragements pour les initiatives déjà prises sur le terrain pour apporter une assistance aux personnes concernées notamment par le maire de la ville de Foumban et exhorte le gouvernement à prendre également des mesures dans ce sens;
- demande aux autorités administratives et judiciaires compétentes de procéder en urgence à l'ouverture des enquêtes indiquées tant sur le décès qui est à l'origine de cette situation malheureuse que sur les actes de vandalisme contre le propriétés des membres de la communauté bamoun;
-de prendre en urgence des mesures tendant au retour à Memvelé des pêcheurs de la communauté Bamoun tout en assurant leur sécurité, étant entendu que chaque camerounais est chez lui sur tout le territoire camerounais.
- demander au gouvernement de prendre les mesures appropriées pour assurer le retour dans leurs localités respectives des communautés du nord du pays qui ont dû quitter Memvelé par sentiment d'insécurité et solidaire avec les Bamoun communités.
Fait à Yaoundé le 12 mars 2022
Président national
Maurice Kamto