Actualités of Friday, 15 September 2023

Source: Emergence

Affaire du prisonnier ayant reçu 600 coups de machette : Paul Biya intervient dans le dossier, énorme rebondissement

Voici le régisseur accusé d'avoir infligé à un prisonnier 600 coups de machette Voici le régisseur accusé d'avoir infligé à un prisonnier 600 coups de machette

Un prisonnier reçoit 600 coups de machette… Sa famille écrit à Paul Biya. La victime, Ntep Thomas d’Aquin, actuellement incarcéré à la prison de Yoko, est dans un état déplorable.

LETTRE OUVERTE DE LA FAMILLE DE M. NTEP THOMAS D’AQUIN, DÉTENU À LA PRISON DE YOKO, À SON EXCELLENCE M. PAUL BIYA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Excellence Monsieur le Président de la République, par notre plume, nous nous permettons de vous saisir, afin d’exposer à vos yeux les graves injustices et tortures dont fait l’objet notre frère depuis des lustres. C’est en effet las de toutes ces misères à lui infligées par le système judiciaire de notre cher et beau pays, que nous avons décidé, malgré les menaces qui pleuvent sur nous, de vous en faire cas. Père de la Nation, donc Père de tous les Camerounais, nous osons croire que nos sanglots trouveront grâce à vos yeux. Excellence Monsieur le Président de la République, l’homme dont nous voulons exposer la triste situation se nomme NTEP Thomas D’Aquin, élite du département du Nyong-et-Kelle.

Il a œuvré dans le département du Nyong-et-Kelle, son département d’origine, pendant 25 ans. Son œuvre sociale aura consisté par exemple à organiser des championnats de vacances, à donner des aides aux uns et aux autres, accorder des bourses scolaires aux élèves, à faire des dons multiformes… Lors du drame ferroviaire d’Eseka par exemple, Il a mis ses véhicules à disposition pour sauver les personnes en détresse. C’est un personnage connu et reconnu dans ledit département. Il a été condamné le 12 janvier 2021 à une peine privative de liberté de 02 ans ferme, 15 millions de dépens et 300 millions de dommages et intérêts à verser à la partie civile. Cet homme n’est pas un assassin, encore moins un détourneur de deniers publics, ni un violeur…

En réalité, ses déboires commencent parce qu’il a eu des rapports professionnels pendant 10 ans avec un individu. Ensemble, comme associés, ils ont investi dans de nombreux domaines tels que le foncier. Au moment du partage des fruits de nos efforts, par un jeu d’intimidation, il lui a tout pris : ses voitures, ses maisons, billes de bois. Il a préféré le jeter en prison. L’affaire commence en 2017 et à cette époque, ce sont les magistrats Ndigui Ndigui (aujourd’hui à Ekounou) et le procureur Yahya (aujourd’hui à Edéa comme président des tribunaux) qui, au courant des faits, vont refuser de faire emprisonner NTEP Thomas D’Aquin. Ils prôneront une solution à l’amiable. Nous pensons, Excellence, qu’il est important de raconter les faits de cette affaire.

Pendant dix ans, M. NTEP a travaillé avec un membre du Gouvernement. Ils ont eu à créer des sociétés, construit des maisons, exploiter du bois… Ainsi, dans le cadre de leur collaboration, lui devant plus de 85 millions (quatre-vingt-cinq million) frs cfa, notre frère NTEP a fini par exiger que son associé en affaires lui paye son dû vu que c’est cet associé qui encaissait les bénéfices de toutes les entreprises dans lesquelles les deux étaient actionnaires. On peut par exemple citer la société Cameroon China Teng (aujourd’hui, elle appartient aux Chinois avec pour directrice générale, Mme Lee). De 2009 à 2017 comme actionnaire de ladite société, M. NTEP n’a perçu aucun radis. Nous précisons qu’il y a occupé le poste de directeur-champ.

Les problèmes commencent lorsqu’il commence à réclamer son argent, preuves à l’appui. Le membre du gouvernement choisira de le faire atterrir en prison. Au départ, déçu de l’issue judiciaire de l’affaire à Eséka, son adversaire va introduire une plainte contre lui au secrétariat d’Etat à la défense (Sed) en charge de la gendarmerie à Yaoundé. Il sera donc arrêté à Eséka et conduit au Sed où il passera huit jours dans les sous-sols. Avec toutes les preuves qu’il avait, le procureur du tribunal de grande instance de Yaoundé va ordonner sa relaxe. Il va rentrer à Edéa. Après l’affectation des deux magistrats d’Eséka ci-dessus cités, il va rencontrer leurs remplaçants pour leur expliquer le problème. Son adversaire en fera de même. Malheureusement pour lui et à notre grande surprise, NTEP écopera de la peine dont nous avons parlé ci-dessus.

En 30 ans de vie dans le Nyong-et-Kelle, jamais il n’avait été jusqu’alors convoqué ni même condamné. Lorsqu’on le condamnait, il se trouvait à Yaoundé. Il a passé un an et demi en liberté. En 2018, sa vie va chavirer. En effet, pour joindre les deux bouts, il va décider de vendre les quelques biens qui lui restaient. C’est à cette période qu’il fera la connaissance du sieur Georges Bakang, qui venait de France. Georges Bakang va ainsi acquérir de NTEP trois lots (500 m2, 5000 m2, 20 hectares), après les vérifications nécessaires, et pour un coût total de 14 millions frs cfa.

Cependant, profitant du fait que notre frère avait des problèmes, M. Georges Bakang lui versera cet argent au compte-gouttes, au point de ne plus lui devoir que trois millions six cent mille frs cfa. Sachant qu’il avait été condamné, il va tenter de ne plus lui verser le reliquat. D’ailleurs, il commencera même à mettre les terrains en valeur. C’est le préfet du Nyong-etKelle de cette époque qui lui conseillera de payer ledit reliquat avant toute mise en valeur. Cédant donc à l’appel du préfet, M. Bakang donnera rendez-vous à NTEP à Odza à Yaoundé, mais ce n’était que pour lui remettre le montant de deux cent mille frs cfa. Il lui promettra un nouveau versement. Sans doute mis au courant qu’il existait contre NTEP des mandats de justice, Georges Bakang se rendra au Sed muni des mandats d’arrêt et mandat d’interdiction de sortie du territoire émis par le tribunal d’Eseka contre notre frère.

Un piège lui sera tendu. George Bakang lui fixera un nouveau rendez-vous soi-disant pour solder le paiement de sa dette. Le rendez-vous avait été fixé au stade de Mendong. C’est là-bas que NTEP Thomas D’Aquin sera brutalement arrêté le 25 mai 2022. Ici aussi, nous nous devons de faire certaines précisions : ce jour-là, NTEP se rendra au rendez-vous à bord de son véhicule flambant neuf (une Toyota Vitz de couleur blanche non encore immatriculée), puisqu’il revenait d’un lieu où il était allé acheter des marchandises. Il avait donc dans ce véhicule, des téléphones, des vêtements (il faisait déjà dans la vente en ligne), bouteilles de gaz…

Lors du film de son arrestation, son sac va tomber à l’extérieur de la voiture et, monsieur Bakang prendra les clés de ladite voiture (il sera en compagnie d’un de ses proches, le nommé Ndjeng Mathias). NTEP sera conduit au SED. Le lendemain, alors qu’ils étaient venus au SED, notre frère s’enquerra auprès d’eux de la situation de son automobile et ils lui répondront que le procureur d’Eseka a demandé qu’elle soit ramenée à Eseka. NTEP sera envoyé à la prison d’Eséka le 27 mai 2022. Jusqu’à ce jour, il ne sait pas où se trouve sa voiture.

Trois jours après son arrivée à Eseka, il déposé une plainte contre eux ; il a même adressé une requête au procureur d’Eseka à ce sujet. Il n’y a jamais eu de suite. Nous poussons un cri de détresse à l’endroit du Président de la République, au Ministre d’Etat en charge de la Justice, aux élites, aux autorités religieuses. Il faut que le sieur Bakang et son cousin Ndjeng restituent ce véhicule. D’ailleurs, le sieur Bakang n’a jamais remboursé les trois millions six-cent mille qu’il doit à notre frère. Bien au contraire, alors qu’il me trouve en prison, Georges Bakang exploite les terrains.