Au Cameroun, le Conseil national de communication (Cnc) semble déterminé à faire exécuter sa décision du 4 juin, qui suspend la chaîne Afrique Média pour un mois. Le Cnc avait d’ailleurs précisé que « les gouverneurs des régions du Centre et du Littoral sont chargés de l’application ».
Les bureaux d’Afrique Média ont été fermés à Yaoundé, la capitale, le 6 août 2015. Mais la chaîne continue d’émettre depuis Douala, la capitale économique, où sont basés ses locaux.
Selon le président du Cnc, Peter Essoka (photo), Afrique Média devrait bientôt s’arrêter avec le retour du gouverneur de la région du Littoral, qui, la semaine dernière, prenait part à la conférence semestrielle des gouverneurs. « Ce n’est pas le Cnc qui ferme les médias. Nous prenons les décisions et l’administration les applique. A Yaoundé, le préfet a fait son travail. A Douala, j’ai rencontré le préfet qui m’a dit qu’il attendait le retour du gouverneur pour prendre une décision. J’espère que ce sera pour ce lundi (10 août) », a dit M. Essoka.
Il martèle alors : « Afrique Média doit être fermée également à Douala. D’ailleurs, la suspension s’applique sur l’ensemble du territoire national. Ce sera le cas tant que cette chaîne opèrera au Cameroun. »
Pourtant, en réaction à la suspension de sa chaîne de télé, le Dg d’Afrique Média, Justin Tagou, avait déclaré que son entreprise n’est pas de droit camerounais. La chaîne s’apprête d’ailleurs à émettre depuis la Guinée Equatoriale.
Afrique Média a toujours refusé d’exécuter la sanction prononcée par le Cnc. La chaîne avait même saisi le tribunal administratif de Yaoundé pour surseoir à cette décision, afin d’attaquer ensuite celle-ci dans le fond. Voici relancée le bras de fer avec le Cnc, alors que la justice ne s’est pas encore prononcée. « Les réquisitions du juge restent attendues. Nous allons relancer le dossier », promet le directeur de l’information, Albert Patrick Eya’a.