Le leader du Consortium vient de refuser le dialogue annoncé par Yang Philemon.
Après avoir fini de remercier les soutiens populaires dont les prisonniers de la crise dite anglophone et lui ont bénéficié pour leur élargissement des prisons de Yaoundé, Agbor Balla n’est plus disposé à dialoguer avec le régime de Yaoundé, comme il le souhaitait autant que les autres leaders de la cause anglophone. «Nous condamnons fermement, refusons, et nous dissocions de ces visites», écrit le leader du Consortium pour la société civile anglophone.
Pour l’avocat, «les meurtres, les arrestations et les violences du 22 septembre et du 1er octobre auraient pu être évitées si le droit fondamental des manifestations pacifiques était respecté et si les le gouvernement faisait preuve de bonne volonté pour dialoguer et écouter la population». Pour celui qui dénonce les morts, les blessés et les arrestations, «nous considérons ces visites comme une provocation et une moquerie de la population (Sic)». Alors, «pour apaiser les populations, le gouvernement est appelé à libérer tous les manifestants pacifiques, à rendre compte du nombre de morts, à rétablir l’accès à internet et à convoquer une table ronde en présence des Nations unies», pose-t-il comme préalable.
Pour qui roule le leader du Consortium ?
Ce qui est une reculade significative pour celui il y a quelques semaines encore, appelait au dialogue. Au terme d’une messe de remerciements à Buéa le 24 septembre dernier, le président du Consortium tenait un autre discours. Même s’il continuait de poser comme préalable «la libération de nos frères de prison et de veiller à ce que ceux qui sont en exil, de peur de leur sécurité, rentrent chez eux», le signataire de la lettre de remerciement des ex détenus, accordaient une place importante au dialogue : «j'attends avec impatience que le chef de l'Etat demande un forum de dialogue pour aborder les causes profondes de la crise anglophone et pour y trouver des solutions durables», émettait-il dans un communiqué de presse.
Le nouveau communiqué que signe Agbor Balla ne porte pas d’en-tête, ni même des éléments permettant d’identifier les personnes inclues dans le « nous » utilisé comme pronom personnel par l’ex détenu. Au moment où les autres détenus élargis continuent de garder leur mutisme. Il est vrai, l’homme n’a jamais caché sa soif d’une justice pour les siens. «Je peux vous assurer que le temps passé en prison a renforcé mes croyances et ma recherche de justice et d'équité. Je reste plus que jamais engagé à rester aux côtés de mon peuple face à l’adversité», prévenait-il en septembre.