Actualités of Wednesday, 6 December 2023

Source: Terre promise

À l’heure des délestages sauvages : c’est grave, les nouvelles ne sont pas bonnes pour les Camerounais

Image illustrative Image illustrative

La capitale duCameroun, comme la plupart des villes et localités duRéseau intégré Sud, a passé une bonne partie du weekend sans électricité. Et, apparemment, ça ne fait que commencer.



C’est inhabituel pour être relevé. Au quartier Mvog Ada, pratiquement au centre-ville de Yaoundé, dimanche dernier, on est resté de 06h à 19H00 sans électricité, soit pratiquement six heures de temps, nous révèle une résidente. Généralement, dans cette partie de la ville, les coupures d’électricité, quand elles surviennent, ne durent que quelque temps. Et si Mvog Ada est ainsi affecté, c’est qu’il en est de même pour l’essentiel de la ville de Yaoundé, de Mendong à Messassi. Mais aussi de nombreuses autres localités du Réseau intégré Sud. Dans un communiqué publié le 1er décembre, l’opérateur ENEO a fait savoir qu’à cause de « l’arrêt complet de deux ouvrages majeurs dans le système électrique du pays », une situation qui va occasionner « un déficit de production d’énergie, il « va opérer des rationnements rotatifs de la fourniture de


l’énergie électrique dans certaines villes et localités du Centre, du Sud, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». On apprendra que cette situation est due aux arriérés de paiement accumulés par ENEO. À fin novembre 2023, Globeleq chiffre les impayés D’ENEO à 107,7 milliards de FCFA, soit 88 milliards dus à KPDC et 19,7 milliards à DPDC. L’opérateur indique que « la durée prévisionnelle des rotations est de six heures en moyenne, et pourrait baisser ou augmenter en fonction de l’évolution de la situation ». Il renvoie le consommateur à son site web pour consulter le programme de ces fameuses rotations. Une situation des plus déplaisantes et préjudiciables pour le consommateur.

En effet, non seulement ENEO ne dit rien sur combien de temps ce qu’elle appelle « rotations », en réalité des délestages sauvages au cours desquels les consommateurs sont privés d’électricité pendant de longues heures, mais en plus, ces délestages vont loin au-delà de la durée moyenne de six heures indiquée, puisque pour la seule journée de dimanche, on est resté 9 heures sans électricité. Il est vrai que ENEO ne brille pas par la qualité de son service, mais le moins que l’on puisse dire est que la situation qu’elle impose aujourd’hui aux consommateurs va avoir une impact extrêmement négatif sur l’économie du pays et la vie de tous les jours des citoyens. En affirmant qu’elle reste « solidaire de ses clients », ENEO tente de dégager sa responsabilité par rapport à la nouvelle donne. Elle fait même craindre que la situation pourrait durer ou empirer quand elle recommande à ses clients de recourir à leurs sources alternatives d’énergie. Et pourtant, on était en droit d’espérer une nette amélioration de la fourniture en énergie électrique avec l’annonce par le ministre de l’Eau et de l’Énergie de l’injection à partir de ce mois de décembre des premiers 90 MW du barrage encore en chantier de Nachtigal. Il faut espérer que cet apport viendra au moins compenser le déficit causé par l’arrêt des ouvrages majeurs dont parle ENEO et qui serait à l’origine des graves perturbations observées depuis quelques jours. L’intervention rapide de l’État s’avère en tout absolument nécessaire.