Une décision qui suscite le courroux au sein de la direction du média français. «A la suite de la 11e audience tenue ce jour à Yaoundé, la direction de RFI fait part de sa stupéfaction face au travail des experts désignés par le tribunal pour analyser le matériel informatique saisi chez Ahmed Abba, son correspondant en langue haussa à Maroua, au Cameroun», indique mercredi soir RFI sur son site internet.
Selon le média français, «le rapport qui devait être produit selon les règles légales de l'expertise contradictoire n'est ni plus ni moins qu'un nouveau document unilatéral élaboré par des experts qui n'ont pas même pris contact avec l'accusé et ses avocats. La défense n'a donc eu d'autre choix que de demander à nouveau d'écarter cette "expertise"».
Le président du tribunal, devant ce nouveau dilemme, a choisi de ne pas passer en force et de reporter le procès au 2 février pour trancher sur la recevabilité du document, apprend-on.
Ahmed Abba va donc passer encore un mois derrière les barreaux. Cela fera 18 mois le 30 janvier 2017 qu'il est incarcéré «sans que le moindre élément prouvant un début de complicité ait pu être apporté». Quand va enfin cesser l'insupportable calvaire d'un innocent ? RFI réclame à nouveau la libération sans délai de son correspondant.