Actualités of Wednesday, 3 August 2016

Source: franceinter.fr

Ahmed Abba risque la peine de mort

Ahmed Abba, correspondant RFI au Cameroun Ahmed Abba, correspondant RFI au Cameroun

Marie-Christine Saragosse, la présidente de Radio France Internationale, "supplie" Yaoundé de "mettre un terme au calvaire" du journaliste détenu depuis un an.

Ahmed Abba va être à nouveau jugé ce mercredi par le tribunal militaire de Yaoundé pour "complicité d'actes de terrorisme" et "non-dénonciation d'actes de terrorisme". Les autorités lui reprochent de ne pas avoir partagé avec les autorités des informations qu'il a collectées sur certains membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui mène des attaques dans le nord du Cameroun. Le journaliste a plaidé "non coupable", mais risque la peine capitale au regard de la loi antiterroriste instaurée en 2014. Ahmed Abba a déjà comparu à quatre reprises. Aucune audience n'a abordé le fond du dossier.

"Quand on parle d'accusations de cette gravité, elles doivent être étayées", explique Marie-Christine Saragosse qui s’est adressée aux autorités du Cameroun via les ondes de RFI. La responsable de Radio France Internationale dénonce l’absence d’instruction, le défaut de liste de témoins.

Le correspondant de RFI en langue haoussa à Maroua, chef-lieu de l'extrême-nord du Cameroun, a été arrêté au Cameroun il y a un an, le 30 juillet alors qu'il enquête sur les actes terroristes commis par le groupe islamiste nigérian Boko Haram dans la région. Il est transféré 15 jours plus tard à Yaoundé. Détenu depuis un an, le journaliste été d'abord détenu en secret, puis il a subi des tortures, explique la présidente de RFI alors qu'il n'a fait que son travail.

Marie-Christine Saragosse n’a pas hésité à implorer la clémence du gouvernement camerounais : "Je supplie les autorités camerounaises, par humanisme, mais aussi par esprit de rigueur, de mettre un terme au calvaire de notre correspondant".

L’association Reporters Sans Frontières a elle aussi à nouveau réclamé vendredi "la libération immédiate" d’Ahmed Abba, dénonçant une "détention arbitraire et abusive".