L’autorité aéronautique a organisé le 20 juin 2018 un séminaire de réflexion sur la sécurité et la projection de la modernisation de l’espace aéroportuaire de Douala dans les 20 prochaines années.

Dans la perspective de l’arrivée des experts de l’Organisation de l’Autorité Civile Internationale (OACI) dont les missions portaient sur l’audit d’évaluation du respect des normes internationales sur la sécurisation du domaine aéroportuaire, avec en perspective une menace de déclarer la fermeture de l’aéroport international de Douala, les autorités compétentes (Communauté urbaine de Douala, Administration territoriale, les Aéroports du Cameroun et l’Autorité aéronautique civile du Cameroun) ont mené au mois d’avril 2018 une opération de démolition des habitations construites dans le domaine public dans le but de libérer les emprises de cet aéroport. Malgré cette opération, la situation reste fortement préoccupante pour la sécurisation de l’espace aérien et le développement du domaine aéroportuaire.

C’est pour mener le dialogue avec tous les acteurs concernés qu’en sa qualité de planificateur des zones aéroportuaires, l’Autorité Aéronautique (CCAA) a organisé le 20 juin 2018 un séminaire de sensibilisation sur la préservation des réserves foncières de l’aéroport international de Douala et les contraintes de construction dans son voisinage.

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Dans son exposé introductif surles enjeux de la planification aéronautique, le directeur général, Paule Assoumou épse Koki a présenté les normes de la superficie d’un domaine aéroportuaire qui s’étend sur une distance de 8 Km autour du périmètre de l’aéroport. Il a énuméré ses différentes composantes (Piste, parking, fret, bâtiments, hangar, zone de sécurité, zone dégagée, Balisage lumineux...) Il en ressort que : « sur un peu plus de 1 218 ha représentant la superficie totale octroyée à l’aéroport de Douala [à sa création], à peine 800 ha protégés par une clôture métallique de sûreté sont utilisés dans le cadre de l’exploitation aéronautique. Et environ 400 ha font l’objet d’une occupation illégale ».

Ceci de manière anarchique, par la construction des habitations privées et l’exploitation des champs, qui empiètent dangereusement le domaine aéroportuaire. La restitution d’une enquête menée par une commission mixte interministérielle sur cette occupation révèle qu’aujourd’hui plus de 15 000 constructions sont érigées à l’intérieur du domaine aéroportuaire, pour une population d’environ 130 000 âmes. Certains avec des titres fonciers obtenus de manière sibylline.

Le Dg de la CCAA, Paule Assoumou epse Koki de souligner que : « Ces populations se mettent elles-mêmes en insécurité. Vous avez par exemple des populations installées à l’intérieur de la distance de sécurité exigible autour du pool pétrolier ». Dans une projection de modernisation de l’Aéroport international de Douala à l’horizon 2035, pour permettre de répondre aux ambitions de modernisation et d’exploitation à l’instar de permettre aux avions de décoller désormais à charge maximal, ce qui est impossible en ce moment, il est nécessaire de construire une rampe d’approche de 900m supplémentaire sur la piste.

Mais les prévisions architecturales montrent que le prolongement de la piste la conduira dans les habitations. Obligeant un déguerpissement imparable. Surtout que la piste de décollage et d’atterrissage de l’aéroport de Douala à une longueur de 2 850 m et est entourée des habitations, contrairement à ceux de Yaoundé (notamment) et de Garoua avec une longueur de 3 400m et entouré de végétations.

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Pis encore, il ne respecte pas la réglementation en la matière et est exposé à six cas d’obstacles élevés. Les participants au séminaire après avoir fait le tour des aspects juridiques et la présentation du plan des servitudes aéronautiques, ont fait des recommandations pour protéger l’aéroport de Douala dans son ensemble (piste, voies de circulation, les avions, les passagers et les populations riveraines…).

Il s’agit de la : Mise en place d’une plateforme CCAA-Communauté urbaine de Douala pour l’harmonisation des différents plans ; introduction des exigences aéronautiques (contraintes spatiales) dans l’acquisition des documents fonciers ; large diffusion des plans de servitude aéronautiques et de la procédure de demande d’implantation aux environs du domaine aéroportuaire ; poursuite de l’effort de sensibilisation auprès des riverains sur l’occupation abusive des zones aéroportuaires ; établissement d’un acte administratif cédant le domaine aéroportuaire privé de l’Etat au profit de l’Autorité aéronautique pour une meilleure gestion ; trouver urgemment une solution juridique.