Actualités of Saturday, 28 October 2023

Source: L'Œil du Sahel n°1864 du 27 octobre 2023

Alerte rouge : les habitants en danger

Des cas de contagion Des cas de contagion

1 cas de contamination de poliovirus de type II à Mokolo, 1 autre à Yagoua, 1 autre à Maga et 1 dernier à Maroua II, pour un total de 4 cas détectés dans la région de l'Extrême-Nord depuis le début de l'année 2023. Telles sont les données révélées par le médecin épidémiologiste à la coordination centrale du Programme élargi de vaccination (PEV) lors d'une conférence qui a eu lieu le 24 octobre dernier à l'hôtel Djeuga Palace de Yaoundé.

La conférence a été organisée par Rotary Club International à l'occasion de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le poliovirus qui s’est célébrée le 24 octobre dernier. Le docteur Mbega Daniel Pamphile au cours de sa présentation axée sur la maladie au Cameroun, a donné des précisions sur les cas de contaminations relevés dans la région de l’Extrême-Nord. En effet, les cas enregistrés dans cette partie du pays sont respectivement confirmés ainsi qu’il suit : le 1er cas, un enfant de 2 ans et demi a été détecté positif au polio le 27 décembre 2022. Le 2e, c’est un enfant de 9 mois qui a été attesté le 11 janvier 2023, le 3e un enfant de 3 ans a été confirmé le 4 février et le dernier cas a été confirmé durant ce mois d'octobre.

Les 3 premiers cas sont des types humains tandis que le 4e est environnemental. Le dernier cas confirmé à l'Extrême-Nord est le seul parmi les 10 cas environnementaux détectés sur l’ensemble du territoire national depuis le début de cette année. Il convient de noter que les 9 autres ont été détectés dans la région du Centre dont 1 à la Cité verte derrière le palais des Sports et 8 autres à Mvog Ada au lieu-dit Poubelle bar.

Ce site est, selon le médecin épidémiologiste, « le district dominant. Car il y a plus de cas », déclare le docteur Mbega Daniel Pamphile. Ces chiffres sonnent comme un obstacle à l’objectif que s'est fixé l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Celui d’en finir avec le virus et ses variants en Afrique et dans les pays non endémiques d'ici fin 2023. Cet objectif est étroitement lié au thème de cette année qui est : « En finir avec la polio au Cameroun ». Ceci est d'autant plus important que la région Afrique de l’OMS a été certifiée « polio free ».

C'est-à-dire que la polio a été boutée hors de cette zone. Le défi actuel pour les défenseurs de la santé publique est d'éradiquer la polio des deux pays endémiques restants : le Pakistan et l'Afghanistan, et surtout d'éliminer la nouvelle menace qui survient sous la dénomination de « variants » définie par Marlise Dontsop représentant de l'organisation onusienne comme étant des « poliovirus ayant muté avec le temps » et qui prennent de plus en plus de l'ampleur. Une invitation a donc été adressée par l'OMS à tous les acteurs de cette lutte contre la poliomyélite pour redoubler d'ardeur dans le travail afin de relever ce défi.

La poliomyélite est une maladie virale très contagieuse qui touche particulièrement les enfants de moins de 5 ans. Elle se contracte par l'intermédiaire d'eau et d'aliments contaminés ou encore par des sécrétions d'une personne infectée. D'après le docteur Sylvie Handy, présidente de la « commission nationale polio plus » du Rotary au Cameroun, « plus de 1 000 enfants par jour contractent la maladie à la fin des années 80. Aujourd'hui, les cas ont été réduits à 99,90 % ». Ceci est le résultat des efforts consentis jusqu'ici pour éradiquer ce mal.

Pour célébrer cette 35e édition de la journée mondiale de lutte contre la polio, le Rotary a mobilisé ses partenaires parmi lesquels le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l'OMS afin de sensibiliser la population sur les progrès réalisés, les défis à relever pour lutter contre cette maladie meurtrière et la mise en œuvre des stratégies d'éradication pour un monde sans polio. Au terme de cette conférence, il est recommandé aux parents de faire vacciner leurs enfants car c'est le seul moyen d'éviter la maladie : « Il n'y a pas de traitement curatif » prévient le docteur Mbega. Pour accompagner dans ce sens, le 2e tour de campagne de vaccination sera effectué dans les prochains jours après le 1er qui a eu lieu du 23 au 25 septembre dernier.